Des incendies en hiver à Chambly

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La vieille filature de lainage Willett Limited (1839) disparaît dans les flammes, le mardi, 12 décembre 1911. (La Patrie, 12 décembre 1911; 13 décembre 1911. La Presse, 12 décembre 1911). La manufacture ne sera pas remise sur pieds. Le terrain, arasé, est devenu le parc des Rapides : “Les pertes sont estimées à 300 000 $. Environ cent soixante-dix personnes se trouvent sans ouvrage. Grâce aux efforts des pompiers volontaires, parmi lesquels on remarquait M. l’abbé Villeneuve, on a pu sauver de la destruction le moulin à blé. Chambly a été privé de lumière“. (Armand Auclaire, Les Cahiers de la seigneurie de Chambly, no 12, page 3).

Huit ans plus tard, c’est au tour de la manufacture de coton (1882) de Chambly-Canton de passer au feu, le mercredi, 24 décembre 1919. (La Patrie, 27 décembre 1919; La Presse, vendredi, 26 décembre 1919) : “Ce bâtiment datait de 1882. Il était utilisé depuis quelques années par le compagne Bennett Limited. Le feu prit naissance vers six heures et demie l’après-midi. Les pompiers réussirent à éteindre l’incendie après deux heures de travail seulement. Il y avait aussi une fabrique de pelles qui a passé au feu. Les pertes sont évaluées à environ 100 000 $ et sont en partie couvertes par les assurances. Quelque cinquante personnes étaient employées dans les manufactures détruites. Elles seront réembauchées dans d’autres usines de la compagnie“. (Armand Auclaire, Les Cahiers de la seigneurie de Chambly, numéro 12, page 3).

Quelques années auparavant, l’hôtel Bellevue était rasé par le feu, le 21 décembre 1896. (Procès-verbaux de la municipalité du Bassin de Chambly, 4 février 1897). Situé près du pont du canal, sur l’ancien lot cadastral 129, il sera remplacé par le réputé Grand Hôtel : “L’hôtel Bellevue, appartenant à M. O. Lespérance, est détruit par le feu. À cette occasion,on essaya le tout nouvel aqueduc, mis au point par MM. Lafontaine et Lemoine. Une succursale de la Banque Ville-Marie, ouverte depuis le 14 décembre, passa aussi au feuM. Édouard-Ovide Lespérance a subi de grandes pertes par cet incendie“. (La Patrie, 22 décembre 1896).

Qui ne se souvient pas de deux hôtels de Chambly-Canton incendiée à une semaine d’intervalle ? L’hôtel Monaco à Chambly-Canton, au 2592, avenue Bourgogne, est victime d’un incendie criminel, le 29 décembre 1971. Cet hôtel avait aussi porté le nom d’Hôtel du Peuple, d’hôtel National, d’hôtel Janelle, d’hôtel Palmieri. Le comédien et directeur de théâtre Joseph-Serge Archambault (1871-1950), connu sous son nom de théâtre, Palmieri, en avait été propriétaire de 1925 à 1946 environ.

L’hôtel Balmoral (1899) à Chambly-Canton disparait lors d’un autre incendie d’origine criminelle, le 4 janvier 1972. Appelé aussi hôtel Chambly, il se trouvait sur l’emplacement de l’édifice appartenant, en 2013, à la Légion Royale canadienne Arras, au 2222, avenue Bourgogne.

Puis c’est au tour du magasin de la “Société coopérative agricole”, appelée “La Coopérative“, le 23 février 1965, à Chambly-Bassin. Un incendie mit fin à cette entreprise. Cette société agricole de consommation avait été incorporée en 1945. “Elle avait 118 membres. Son chiffre d’affaires évoluait entre 200 000 $ et 300 000 $ annuels”. (Liste des Associations coopératives au Canada, 1951. La Voix de l’Est, 24 février 1965).

On pourrait mentionner encore le “Château Coombe“, résidence du docteur Hector Cypihot, incendié le 23 janvier 1948. “Quelques jours auparavant, une autre alarme avait amené nos pompiers à la Maîtrise d’Art...” (Le Richelieu, jeudi 29 janvier 1948). Et la manufacture de costumes “Chambly Vêtements”, le 12 décembre 1957, (Jacqueline Hardy, Les femmes dans l’industrie du vêtement, Les Cahiers de la seigneurie, no 23, avril 1999, pages 35 à 38).

Illustrations: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.