Des arcs de triomphe en ville en 1911. L’arche de Chambly en 1915.

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Les arcs de triomphe symbolisent depuis l’Antiquité romaine, la victoire, la puissance, la gloire. Habituellement ces arches sont placées aux entrées d’une ville. On y faisait défiler les soldats victorieux, avec leur butin de guerre et les prisonniers, pour signifier leurs exploits et recevoir les ovations. Chacun de ces arcs est un trophée, un monument à la réussite, comme les lauriers du succès. C’est le couronnement des efforts, le panache des honneurs.

En 1911, lors du XXI2eme Congrès Eucharistique international de Montréal, de nombreux arches furent élevées dans les rues catholiques de la Métropole. La procession déambulera sous ces voussures bellement décorées. On notera l’arc de triomphe rustique du Manitoba, garni de gerbes de blé. Celui des Acadiens. Dans le quartier bourgeois de la paroisse St-Louis de France, le mausolée remarquable de la rue St-Hubert, angle Cherrier. Les Franco-Américains pavoisaient aussi sur le bitume urbain. Mais aucun ne surpassait le gigantesque reposoir dressé au parc Jeanne-Mance. La procession y accédait par la rue Rachel. Dans ce même parc, huit ans plus tard, en 1919, on dressera le monument à la gloire politique des conservateurs et de George-Étienne Cartier. Le trône et l’autel se devaient de bien paraître sur les hauteurs de la race et de la foi. Montréal triomphait.

L’arche de verdure, sur quatre piliers, dressée par les employés du Canal en 1915 (photo du haut), voulait rappeler les 250e anniversaire de la fondation de Chambly. Sur l’avenue Bourgogne, à l’angle de la rue Maurice, près du pont et de l’écluse no 3. Le Surintendant est alors Joseph-Ernest Robitaille, qui a accédé à ce poste en janvier 1912, après la défaite des Libéraux de Wilfrid Laurier le 21 septembre 1911.  Le lecteur comptera les bouées, les rames, les vapeurs et les voiliers. Chambly célébrait. Les conservateurs triomphaient.

Sources, Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Fonds Albert-Monty, P012P02.

Références: Album du 21eme Congrès Eucharistique international à Montréal, Beauchemin, 1911, 1102 pages, planches illustrées.