Autrefois des neuvaines. Aujourd’hui des quarantaines

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Une neuvaine est une période de neuf jours de prières pour obtenir du Ciel une grâce. Pourquoi neuf ? Pourquoi pas une septaine, une huitaine ?

Le nombre proviendrait du temps des Apôtres. Après l’Ascension du Seigneur, ils attendirent son retour, en priant pendant neuf jours. Neuf jours plus tard, ce fut la Pentecôte.

Nos ancêtres recouraient aux neuvaines pour de multiples raisons. La grâce attendue était-elle perceptible ? Je ne sais. Mais faire “une neuvaine pour soulager les souffrances des âmes du purgatoire”, là, à l’évidence, le bénéfice n’était pas tangible.

C’est un exercice de piété qui se pratiquait de façon individuelle, et quelque fois en groupe. À l’opposé des Rogations qui s’effectuaient publiquement, comme lors d’une procession.

Quant à la quarantaine, qui pouvait durer moins de 40 jours, sa durée de prescription provient de la haute antiquité. Selon une ordonnance du médecin grec, Hippocrate, dit-on. Ou encore suite au jeûne de Jésus dans le désert, dit-on ailleurs.

Il y a eu des lieux de quarantaine célèbres, comme la Grosse Ile dans le Saint-Laurent, où on isolait les cholériques et autres contaminés dans un lazaret servant d’hôpital.  Les navires aussi étaient mis en retrait préventif pour contrer les contagions épidémiques.  On procédait à une fumigation générale des aires.

Lors de l’épidémie de choléra de juin 1832 à Chambly, on aurait “éloigné” quelques malades. “Son Excellence le Gouverneur a accordé l’usage de l‘ancien fort pour servir d’hôpital. Un membre de ce bureau sanitaire nous a informés aujourd’hui qu’il ne s’est présenté aucun nouveau cas depuis trois jours. Un homme et une femme sont morts de choléra au moulin de Mme veuve de Salaberry“. (La Minerve, 2 juillet 1832).