Au couvent, tout n’est qu’ordre et silence, propreté et observance…

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La fondatrice, Mme Marguerite Sabatté (1797-1858) voulait “établir en la paroisse St-Joseph un couvent ou une communauté de Dames religieuses dans le but d’instruire et de procurer une éducation convenable aux jeunes personnes du sexe“. Les classes sont ouvertes le 8 octobre 1855 dans une maison de 60 pieds par 40, qui sera augmentée d’une aile en 1887. Le lieutenant-colonel Eusèbe-Hyacinthe Fréchette, mécène, conduit les travaux de construction de la maison. La bénédiction a eu lieu le 24 janvier 1856. La première année, 37 élèves l’ont fréquenté. En 1899, 150 étudiantes sont réparties en cinq classes (SHSC, Centenaire du diocèse de Montréal).

En 1861, soeur Marie Labrecque, 52 ans, est la directrice. On connait aussi soeur Marguerite Roy, 31 ans, soeur Adeline Palardy, 30 ans et soeur Marie Drolet, 24 ans.  De plus, Jane O’Hear, institutrice, âgée de 18 ans, Louise Hébert et Maire Lemay, servantes, font partie du personnel. Les 26 étudiantes ont de 9 à 13 ans, sauf Émilie Robert, 19 ans et Henriette Demers, 17 ans, de Chambly. Une pensionnaire est originaire de Beaumont, quatre de St-Mathias, deux de Saint-Bruno.

Au recensement de Chambly en 1871, l’établissement de la Congrégation de Notre-Dame consistait en neuf (9) édifices et 26 résidents ou pensionnaires. Soeur Chauvin, 36 ans est la supérieure, accompagnée de soeur Bernier, 27 ans, de soeur Gagné, 33 ans et de soeur Laberge, 31 ans, institutrices. Parmi le personnel de soutien, nous trouvons Louise Hébert, économe, 69 ans. Eulysippe Lemay, domestique, 55 ans.

Les Dames de la Congrégation offrent des avantages considérables aux parents qui désirent placer leurs enfants sous leur direction, par le prix de la pension qui n’est que de 60 $, y compris l’enseignement des langues françaises et anglaises. La réputation de cette maison est connue. Car elle a déjà donné à la société des femmes distinguées par leurs vertus et leurs connaissances scientifiques”. (La Minerve, 2 septembre 1876).

Au recensement de 1901, le couvent compte 42 internes, 26 chambres et un bâtiment. En tout, 49 élèves, une salle et un enseignant (Recensement de 1901, 20 avril 1901).

Plus récemment, “soeur Ste-Angèle, supérieure du couvent de la Congrégation de Notre-Dame, quitte Chambly pour le beau poste de Bellevue, Québec et la révérende mère St-Albéric, vient d’être nommée supérieure au couvent Notre-Dame à Chambly-Bassin” (Le Richelieu. 1er août 1940 et 10 août 1944). Le couvent de Chambly a reçu des pensionnaires jusqu’en juin 1965 et des élèves jusqu’en juin 1966. De juin 1966 jusqu’en 1972, la maison était devenue résidence pour les religieuses qui enseignaient encore à Chambly. Elle le quittèrent en 1872 pour aller habiter une maison plus petite jusqu’en 1875. (Soeur Raymonde Sylvain, archiviste. Elle cite les “Annales du couvent de Chambly, 1855-1975″ et le “Rapport du surintendant de l’Éducation pour l’année 1855“).

Source, notaire Alexis Mercille, 7 décembre 1853.

Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Le couvent avant 1887. L’intérieur du couvent. Photographies du fonds Louise Monty.