29 mai 1903: Marieville est ravagée en partie par un incendie

Paul-Henri Hudon: info@journalmonteregien.com

HISTOIRE – Cette catastrophe s’est produite pendant une période de <terrible> sécheresse dans l’ensemble du Québec. “Cette aridité est cinq fois au-dessous du plus bas chiffre des trente dernières années, titre la Patrie, le 1er juin 1903.

Le feu faisait rage depuis une semaine au sommet du mont Johnson. Les prairies de Saint-Alexandre étaient sillonnées de flammes courantes. À la même date, Saint-Jérome et Montmagny étaient aussi victimes de sinistres.

Une immense grange chargée de fond en comble de foin sursèché par les récentes chaleur venait de prendre feu. Le foyer d’incendie, étant alimenté par un combustible subtil, s’agrandit démesurément en quelques instants…. Une véritable explosion de gerbes, de pluies d’étincelles et de bois en débris flamboyant, illumina les alentours d’un rayonnement lugubre...”

Le journal Le Canada craignait qu’à Marieville il y ait “près de cent maisons détruites. Les pompiers de Montréal ont été appelés. Le feu n’est pas sous contrôle. L’incendie a originé dans les granges à foin de M. Poirier, pendant la nuit. Le vent qui soufflait en tempête transporta les flammes aux habitations environnantes. À une heure, ce matin, plus de cinquante maisons étaient déjà détruites. On croyait que tout le quartier y passerait. Les pertes s’élevaient déjà à 30 000 $. Parmi les maisons importantes déjà brûlées, le magasin Guillet, l’établissement de M. Siméon Meunier, marchand de bois, (une perte de 5 000 $). M. Paul Robert, commerçant de bois, en plus de son moulin brûlé, perd quatre autres bâtisses. Ses pertes se montent à 15 000 $.

Toute la population était sur pied et aidait à combattre l’incendie, mais l’eau faisait défaut. La partie éprouvée par le feu a été le côté sud de la ville“.  M. Poirier était un riche marchand de foin de Saint-Jean-Baptiste de Rouville. Plusieurs cultivateurs, qui avaient envoyé leur foin dans les granges de la ville, se trouvent à perdre énormément à la suite de cette conflagration. La compagnie Vermont Central Railway perd quatre chars chargés et deux hangars. (Le Canada, 29 mai 1903, page 1. La Patrie, 29 mai 1903, p. 10).

À la dernière heure, nous apprenons que le feu a été sous contrôle vers 2 heures 30. Le quartier no 3 était dévasté sur toute la longueur de la rue Beauchemin.

Le journal Le Canada-Français précise: “Soixante-sept bâtisses brûlées, vingt-cinq familles sur le pavé. Les assurances ne dépassent pas 5 000 $. Nos pompiers volontaires ont voulu épargner trois manufactures importantes: la <Canadian Fur Hats> de M. Edmond Guillet, propriétaire; la manufacture de portes et châssis de M. Hubert; la fonderie et le moulin à scie de M. Wilfrid Bessette. Les dommages auraient été encore plus considérables, si le vent n’eut pas changé de direction à certain moment. Les principaux perdants sont M. Napoléon Préfontaine,  Paul Robert, Omer Fournier, Arthur Provost (deux maisons), Cléophas Martel, Mlles Vigeant, Jos Gladu, W. Poulin, J. A. Fournier et plusieurs autres“. (Le Canada Français, 5 juin 1903, page 8).

Illustration montrant une vue aérienne de l’incendie du village de Montmagny. Extraite du journal La Patrie, édition du 30 mai 1903, page 24.

Illustration: Marieville, rue du Marché, La Patrie, 29 mai 1903. page 10.