Une nouvelle administration à L’épicerie Sansoucy !

André Corbeij

SAINT-CÉSAIRE – L’auteur Césairois Richard Gougeon revient en terre connue avec la parution ces jours-ci de son 16e roman L’épicerie Sansoucy – Nouvelle administration, qui vient conclure la saga amorcée dans les trois tomes précédant. L’action de ce roman se situe en juin 1937. Le patriarche Théodore Sansoucy se remet de sa crise d’apoplexie, mais demeure toujours dans les parages de l’épicerie, en descendant chaque jour au commerce pour veiller sur ses intérêts.

Son fils Léandre a repris les rênes de cette entreprise familiale qui loge dans un édifice à trois étages dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Viennent s’ajouter les petites histoires personnelles de la maisonnée. Il y a entre autres Irène qui rentre chez les religieuses de La Providence. Marcel qui tarde à marier son Amandine; Placide, qui vient de rejoindre l’équipe de la rédaction du Journal La Patrie et qui patauge entre les potins mondains et les faits divers, tout en conservant sa vie de couple secrète…

Ce dernier volet de l’épicerie Sansoucy se déroule à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, la clientèle se ruant sur les denrées de première nécessité offertes à l’épicerie Sansoucy. Malgré l’affluence, dans l’arrière-boutique, les démêlés familiaux sont légion. La mésentente qui gronde parmi le clan signera-t-elle la fin de l’entreprise ? Léandre profitera du contexte et va accumuler dans tous les endroits qu’il trouvera des denrées et exploitera la situation en gonflant les prix !

Amorcée en 1935, la saga de la famille Sansoucy se termine en 1940. Le premier roman est paru en 2014 et les deux suivants en 2015. C’est à la demande de son éditeur que Richard Gougeon a accepté d’écrire ce 4e tome. « Il s’est écoulé pas mal de temps entre l’écriture du troisième et du quatrième tome. J’avais sortie d’autres livres pendant ce temps. L’écriture de ce quatrième ouvrage me tracassait un peu. Je me suis mis à relire dans le format poche les 1200 pages des trois premiers tomes puis, la suite de l’histoire m’est apparu. J’ai décidé de la reprendre là où elle s’était conclut. Pour l’essentiel, je n’ai rien changé à mon style d’écriture. Je me sentais à l’aise de poursuivre l’aventure du même souffle », explique l’auteur.

Dans cette série relatant les péripéties de la famille Sansoucy au milieu des années 1930 à Montréal, Richard Gougeon relate encore des événements historiques réels qui ont marqué cette époque, comme le parc Belmont, la plage municipale, où la visite au Canada du roi George VI, en mai 1939.

«Cette visite avait marqué l’époque. Le roi s’était rendu à Montréal. J’ai exploité la situation pour la faire vivre à mes personnages qui en feront une critique sociale. Notre journaliste racontera cet événement à sa manière; d’autres personnages manifesteront leurs empathies pour cette visite royale officielle, qui avait pour but de sonder l’attachement des ‘’Canadiens’’ à la couronne britannique, qui se prépare pour la deuxième grande guette mondiale. Édouard un intellectuel et notaire, qui perçoit les événements à sa manière, en profitera pour rétablir certains faits », explique Richard Gougeon.

Autre événement historique que cette fameuse ‘’course au mariage’’ du parc Jarry, à l’été 1940. « Je fais vivre cet épisode de notre histoire à un de mes personnages. Les couples se précipitaient à l’époque pour se marier afin que le l’époux soit dispensé d’aller à la guerre», relate l’auteur.

L’action de manque donc pas dans cet ultime chapitre de L’épicerie Sansoucy, qui serait le dernier affirme l’auteur, qui est déjà rendu ailleurs dans ses projets en ajoutant ‘’qu’il faut bien une fin à tout et que dans ce livre elle sera heureuse et qu’elle va dans le sens du cheminement de chacun des personnages.’’

Prochain livre

Richard Gougeon travaille depuis plusieurs mois sur un nouveau roman qui ramènera le lecteur au début du XXe siècle, toujours dans le quartier Mercier- Hochelaga-Maisonneuve. L’histoire relatera la vie d’une dame d’origine belge qui serait identifiée comme la première femme syndicaliste ayant œuvré dans une usine de filature. Les journaux ont parlé d’elle en 1907, alors qu’elle défendait les droits des travailleurs. La parution de ce roman est prévue pour 2020.

Photographies : André Corbeij © / Journal le Montérégien inc. / Reproduction interdite