Une invention de Charles Dion brevetée. Chambly 1876

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Nous rappelons que Charles Dion (1828-1918) a été un inventeur prolifique. Né à Chambly du mariage de Jean Dion (c1812-1882), boulanger, et d’Éléonore Benoit (1798-1882), il avait connu une certaine renommée par sa carrière en photographie. Il a été un des pionniers de cet art à Montréal entre 1850 et 1866. (La Minerve, 17 septembre 1853, 9 juin 1863). Il est décédé à Paris le 13 août 1918.

Outre ses fonctions de “daguerréotypiste”, Charles Dion avait mis au point un grand nombre de procédés. Entre autres un “nouveau frein pour les locomotives“, un “signal de banquise” pour les bateaux, une “sonnerie d’alarme contre les incendies“. Cette dernière production fut acquise et développée par une firme, l'”American Fire Director Company” (La Minerve, 20 août 1865, 5 mars 1879).

Le présent article fait référence à un système de chauffage qu’il aurait fait breveter le 4 septembre 1876. Il s’agit, selon le dessin attaché, d’une sorte de brûleur ou radiateur permettant à un serpentin d’emmagasiner la chaleur et de la radier. James Baylis, à qui Charles Dion devait une somme d’argent importante, a peut-être commercialisé cette invention de Dion. Une recherche reste à faire quant à la propriété réelle des droits sur cette innovation. (Notaire Lighthall, 12 mars 1864. N. D. D. Bessette, 13 novembre 1875).

Installé à Paris où il vivait misérablement, Charles Dion s’est occupé à parfaire un bon nombre de nouveautés: Une bobine magnétique, un lampe électrique à arc, un accumulateur, une pile primaire, le perfectionnement du phonographe, l’application du diaphragme reproducteur de la voix, l’application du même diaphragme au téléphone, une nouvelle bobine magnétique appliquée au téléphone, etc..Sans jamais parvenir à rentabiliser ses créations, au grand dam de ses commanditaires, tel Louis-Antoine Dessaules.

Charles Dion est le frère ainé (il était de dix ans plus âgé) de Joseph-Octave Dion (1838-1916), le gardien du fort de Chambly.

Photographie: Charles Dion. Archives photographiques de la Société d’histoire de la seigneurie de Monnoir. Fonds Viens, DSC-0226.

Illustration: Guy Giguère, Les premières inventions québécoises, Les Éditions Québécor, 1994, page 98 et 132.

Références: Paul-Henri Hudon. Joseph-Octave Dion, un marginal dans le siècle. Publication inédite, primée par la Fondation Percy-W. Foy, décembre 2015, 122 pages. Disponible à la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Paris illuminé par Georges Aubin et Yvan Lamonde, PUL, 2019, 251 pages. Le Montérégien, 7 octobre 2020.