Une île du bassin de Chambly en développement, l’île Goyer

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – On l’a appelée l’île Saint-Pierre, la Grosse île, la Grande Isle, l’île Johnson. Elle avait servi de terrain communal, sous le régime français. Les censitaires y faisaient paître leurs animaux. Après une courte présence agricole, cette “commune” a été divisée, au temps moderne, lotie et fractionnée en propriétés privées. De nombreuses demeures ceinturent aujourd’hui cette île connue sous le nom d’île Goyer. Elles touchent les eaux de la rivière L’Acadie à l’ouest et du Richelieu à l’est.

L’armée britannique avait planifié d’ériger une forteresse au nord de cette île, tout comme le fort sur l’île aux Noix et la citadelle de l’île Ste-Hélène. On craignait toujours une invasion du Bas-Canada par les Américains, suite à la guerre de 1812. (Le Montérégien 17 janvier 2019). Il faudra attendre l’après-guerre pour constater l’érection de chalets, puis de maisons.

Un seul commerce avait droit de cité dans cet atoll, soit un “dépanneur” offrant les nécessités et les “en cas” pressants, juste à l’entrée, près du pont. Ce magasin de service avait été construit et entretenu par Conrad William vers 1946-48. M. William avait aussi construit un pont de bois sur pilotis pour accéder sur la Grande Ile. Il y a eu dans les années 1980-1990 une marina face au quai de St-Mathias, dotée d’un restaurant de classe. Récemment (juin 2016), on a aménagé un belvédère pour le repos des visiteurs, une “fenêtre sur le bassin”.

Aujourd’hui, pas de garage, pas d’ateliers, pas d’usine, pas de trafic lourd, pas de néon, pas de vacarme. Pas d’église, pas d’école. Juste le clapotement de l’eau, le pépiement des oiseaux et des crapauds qui coassent. Mais un développement domiciliaire remarquable, sur des rues fleuries (Des Tulipes, des Roses, des Lilas…) et boisées.

Illustrations: Archives de la SHSC, Carte de l’île Goyer vers 1989. Photo de la marina de l’île Goyer vers 1990.

APC. P001 P19. Plan d’un fort sur l’île Goyer en 1829, annoté par M. Jean-Marie Balard.