Paul-Henri Hudon
HISTORE – Il y a tout un drame dans ce tableau. Cette jeune mère, cet enfant qu’on emporte, cette grande dame que guide un pieux sentiment, disent une longue histoire de malheurs et de souffrances.
Une jeune fille, orpheline et intelligente, ayant reçu une haute éducation, a donné son coeur et sa main à un artiste pauvre, mais doué du feu sacré, un musicien que la gloire va bientôt couronner.
Elle l’épouse. Ils sont heureux. Dieu bénit leur union et le bonheur leur fait oublier la pauvreté. Un second enfant leur est né. Nouvelles joies. Confiance nouvelle en l’avenir, que des succès récents montrent d’ailleurs pleins de promesse à l’artiste de talent.
Mais tout change en un jour. L’artiste tombe malade. Il meurt. La malheureuse veuve reste seule sans ressources, sans parents.
Une de ses anciennes compagnes de couvent, il est vrai, a appris son infortune. Elle accourt. Elle adopte son plus jeune enfant.
Mais qui peut dire les déchirements de ce coeur de mère, en acceptant, comme une nécessité impérieuse, cette charité !
Texte et Illustration: L’Opinion Publique, 11 mai 1882, page 6 (223).