QUÉBEC – C’est dans le but de freiner, d’arrêter, puis d’inverser le déclin du français au Québec que le Groupe d’action pour l’avenir de la langue française, composé de Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, Christine Fréchette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur, Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, et Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, a dévoilé son Plan pour la langue française.
Le Groupe témoigne ainsi de la volonté du gouvernement de redresser la situation, à la suite notamment de récentes études de l’Office québécois de la langue française (OQLF) faisant état d’une baisse de l’utilisation du français dans différentes sphères de la société québécoise.
Le Plan tient compte des cinq principales tendances qui ont eu, au cours des dernières années, le plus d’incidence sur la vitalité du français au Québec : la croissance et le profil linguistique de la population immigrante, l’hégémonie des plateformes numériques majoritairement anglophones, la fréquentation d’établissements d’enseignement supérieur anglophones, le faible niveau de maîtrise du français des élèves et des étudiants et l’état de la mobilisation sociale à l’égard de la vitalité de la langue française. Dans la foulée de ces tendances, il identifie neuf priorités gouvernementales :
- Effectuer annuellement le suivi des indicateurs de la situation linguistique au Québec.
- Augmenter le pourcentage de personnes issues de l’immigration économique connaissant le français.
- Accélérer l’obtention de la résidence permanente pour les étudiants internationaux diplômés de programmes francophones.
- Augmenter la francisation des travailleurs étrangers temporaires et des demandeurs d’asile.
- Augmenter l’offre culturelle francophone et son accessibilité.
- Augmenter la disponibilité et la mise en valeur des produits francophones dans l’environnement numérique.
- Attirer et retenir un plus grand nombre d’étudiants internationaux francophones et francotropes.
- Améliorer la maîtrise du français des élèves et des étudiants québécois.
- Renforcer l’attachement des Québécoises et des Québécois à la langue française et favoriser son rayonnement.
De ces neuf priorités découlent 21 mesures déjà mises en œuvre ou qui seront déployées au cours des prochains mois pour assurer l’avenir de la langue française. Des investissements de 603 M$ sur une période de cinq ans permettront de mettre en œuvre les priorités et les mesures présentées dans ce plan. La mise en œuvre de ces actions démontre l’engagement du gouvernement pour s’assurer que le français reste bien vivant au Québec. Elles seront portées à la fois par les ministères et organismes, les partenaires publics et privés et les membres de la société civile.
Rappelons que les travaux du Groupe d’action pour l’avenir de la langue française ont déjà mené le gouvernement à poser des gestes concrets pour contrer le déclin du français :
- Connaissance du français devenue obligatoire pour tous les immigrants économiques permanents;
- Annonce d’une exigence du français pour les travailleurs temporaires;
- Nouvelles mesures concernant la tarification s’appliquant aux étudiants non québécois dans le but, notamment, de renforcer le réseau universitaire francophone;
- Développement des compétences en français de 80 % des étudiants hors Québec inscrits dans un programme de premier cycle qui fréquentent les universités anglophones;
- Valorisation du français à l’école;
- Formation d’un groupe d’experts pour un meilleur rayonnement de la culture québécoise et de la langue française sur les plateformes numériques;
- Signature d’une déclaration commune du premier ministre de la République française, Gabriel Attal, et du premier ministre du Québec, François Legault, pour réaffirmer la priorité accordée à la promotion et à la protection de la langue française.
Un suivi annuel de la situation linguistique
Avec l’objectif de suivre avec précision la situation linguistique du Québec, le gouvernement a par ailleurs mandaté l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour mettre en place un tableau de bord permettant de suivre de l’évolution de certains indicateurs de la situation linguistique au Québec. Les indicateurs traiteront notamment de la langue utilisée dans l’espace public et au travail, de la langue de consommation des produits culturels, de même que de la langue parlée par les immigrants et par les étudiants étrangers. L’ISQ mènera les travaux requis pour réaliser les enquêtes et produire les statistiques, le tout en collaboration avec l’OQLF et le ministère de la Langue française. Le tableau de bord permettra au gouvernement de suivre de près la situation linguistique et de déployer au besoin d’autres actions et mesures pour inverser le déclin du français au Québec.
« Bien que la langue française constitue le socle de notre histoire, de notre identité et de notre culture, tous les indicateurs pointent vers un déclin de plus en plus prononcé du fait français au Québec. Je suis très fier du plan que nous présentons aujourd’hui. C’est un pas important vers une meilleure protection et valorisation de notre langue commune. Il constitue une feuille de route transversale pour le gouvernement. Ce plan, ce n’est pas une finalité, c’est la continuité d’une grande offensive du gouvernement du Québec pour assurer la vitalité du français au Québec. D’ailleurs, d’autres actions et mesures seront déployées par le gouvernement au fil des mois. Nous ferons tout ce qu’il faut pour freiner, arrêter et renverser la tendance au déclin du français. Parce qu’au Québec, l’avenir s’écrit en français », a mentionné Jean-François Roberge, ministre de la Langue française et député de Chambly.