Un coup d’oeil curieux dans les effets personnels du seigneur Samuel Hatt

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – C’est une vente à l’encan qui nous permet de fureter à l’intérieur du manoir de Samuel Hatt de Chambly et voir ce que contient de curiosités l’ameublement d’un seigneur de Chambly en 1850. Il y a 170 ans.

Le gendre du seigneur, “Thomas Richard Mills et Emily Hatt, son épouse, sont sur le point de laisser cette province pour fixer leur résidence en Angleterre” (Paul Bertrand, 13 juillet 1850). Le vendeur étale abondamment ce qu’il abandonne au goût des acheteurs: “Des meubles de ménage de prix, de l’argenterie, des articles plaqués, des voitures et des chevaux. Entre autres des meubles de bois de rose pour salon, chambres à diner et à déjeuner, passage, chambre à coucher et cuisine, parmi lesquels on trouvera un magnifique piano droit (upright) par Érard, des assiettes, des plats et des plateaux d’argent, de la porcelaine et de la verrerie de prix. Aussi des vins importés d’Angleterre, comme Claret, Madère, Champagne“.

L’encanteur annoncera aussi “un phaéton léger convenable pour un ou deux chevaux, un wagon double presque neuf, un cabriolet de manufacture anglaise avec son harnais, une selle de côté pour dames et une pour messieurs, des sleighs et des harnais doubles et simples, une variété de robes de choix“. On abandonne même “des chevaux de prix, un chien d’arrêt supérieur bien dompté, une variété de poêles de goût et plusieurs bateaux“. Plus rares cependant, on met en vente “un grand assortiment de plantes, parmi lesquelles se trouvent quelques grand myrtes, des orangers, et plusieurs fleurs rares“. Il devait donc y avoir une serre chauffée derrière ce manoir. Cette demeure seigneuriale de Samuel Hatt (1776-1842) trouvait à l’emplacement de la résidence Emma-Lajeunesse Inc au 38, rue Richelieu”.

Thomas Richard Mills, en épousant Emily Hatt, le 21 mai 1843 avait reçu en dot une bonne partie de ces biens. “Elle était la troisième et dernière survivante de feu l’honorable Samuel Hatt” (La Minerve, 1er juin 1843). Thomas Mills était lieutenant, démobilisé, dans le “First King Dragoon Guards Regiment“. Le couple ira demeurer en Angleterre. Un de leurs enfants, William Mills, baptisé à l’église St. Stephen le 23 juin 1844, demeurait à Sheffield, comté de York en Angleterre, et une fille Emily Mills, née à Chambly le 20 avril 1848, demeurait à Exeter en Angleterre en 1871. (Paul-Bertrand, 28 juillet 1871).

 

Références: La Minerve, 20 juin 1850. Registres de la paroisse St. Stephen.

Photos: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Mausolée de la famille du seigneur Samuel Hatt