Tout le gratin politique, militaire et bourgeois au mariage d’Aurélie Mignault à Chambly

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Nous sommes le 3 août 1820. Josephte-Aurélie Mignault (c1800-1825), fille mineure de Jean-Basile Mignault et de Josephte Ledoux, épouse à St-Joseph de Chambly Louis Lagueux (1793-1832), avocat, membre du parlement, député de Dorchester, veuf de Marie-Rose Louise Bergevin dit Langevin. (Registre: 3-8-1820; P. A. Gauthier, 18-6-1825). C’est la “grosse noce”, dignement relevée par l’élite locale et les vedettes politiques du temps.

Les Mignault de Saint-Denis-sur-Richelieu et de Chambly inscrivaient ainsi leur entrée parmi les notables et la fine fleur locale. Le contrat de mariage révèle que Louis Lagueux, est le fils d’Abraham Lagueux et de Marie-Louise Bégin de Québec. Étaient présents Joseph Bresse, colonel de milice et Pierre Bruneau, négociant de Québec installé à Chambly. Pour Aurélie, ses père et mère, Pierre-Marie Mignault, curé et Joseph Mignault, ses frères, ainsi que Charles-Michel de Salaberry, Samuel Hatt, seigneur, Augustin Chaboillez, curé de Longueuil. (Boileau: 20-7-1820).

 

À l’église, nous trouvons parmi les Mignault, Étienne, François, Louis-Hyacinthe, Jean-Baptiste, Basile et Joseph Mignault, frères de la mariée, ainsi que son père et sa mère. Ces derniers habitent au presbytère de Chambly.

Assistent aussi Louis Poy-Portelance, député, l’avocat François Roy, Joseph Bresse, lieutenant colonel de milice, ci-devant député, l’honorable Charles-Michel de Salaberry, conseiller législatif, compagnon du très honorable ordre militaire du Bain, lieutenant-colonel dans l’armée britannique, Samuel Hatt, écuyer seigneur de Chambly, René Boileau, écuyer, notaire, John Halahan, chirurgien des troupes de Sa Majesté, John Trotter, écuyer, commandant de la garnison et de la “Royal Artillery”, ainsi que plusieurs parents et amis, entre autres, Messire Chaboilliez, prêtre, curé de Longueuil, Messire Consigny, prêtre, curé de Saint-Mathias, qui ont signé avec les époux. On peut lire les signatures de (Marguerite) Sabatté-Bresse, de Marguerite (Thompson) Hatt, épouse du seigneur, de Clémence Sabatté d’Agathe (Sabatté) McGhie, d’Emmélie Boileau, de Zoé Boileau, d’Agnes Trotter, (épouse de l’artilleur).

Louis Lagueux

Louis Lagueux, élu député de Dorchester en avril 1820. Réélu en juillet 1820, en 1824, en 1827 et en 1830. Appuya le Parti canadien, puis le Parti patriote dont il aurait été l’un des chefs. Il est décédé en fonction à Québec, le 15 juin 1832, âgé de 38 ans et 6 mois, sans doute victime du choléra. Il sera inhumé au cimetière Saint-Louis, dans la paroisse Notre-Dame, “le même jour”. (Dictionnaire biographique du Canada, par Yvon Thériault, vol 5).

16 ans plus tard, une nièce du même curé Mignault, “recevait la bénédiction nuptiale à onze heures du soir” dans l’église de Chambly. Il s’agit de Marie-Amélie (Aurélie) Mignault. Elle épousait le ” Sieur Louis Boyer” (1795-1870), marchand prospère de Montréal, veuf d’Élisabeth Mathieu, à St-Joseph, le 14 juillet 1836. Ce Louis Boyer serait devenu “un des premiers millionnaires canadiens français”.

Louis Boyer

Le contrat de mariage au greffe de Boileau indique la présence de Pierre-Marie Mignault, oncle, Florence Mignault, cousine, John Eliot, James Moore, prêtre, Charles Larocque, prêtre. (Boileau: 14-7-1836). Ce dernier mariage semble avoir été plus discret. Cinq enfants en sont issu. (Dictionnaire biographique du Canada, Jean-Claude Robert, vol 9).

Photographies de Louis Lagueux et de Louis Boyer.