MARIEVILLE – Grosse semaine pour nos athlètes élites en compétition au niveau canadien. Après nos lutteurs olympiques de Saint-Césaire, c’est au tour d’une marievilloise de se distinguer sur la scène nationale, cette fois-ci, au tir à l’arc sur cible. Ce rendez-vous avec l’histoire avait lieu du 8 au 13 août, à Brossard.
Céline Carpentier n’en est pas à son premier exploit dans sa discipline. Championne du Québec depuis de nombreuses années, elle vient, à 67 ans, de remporter une médaille d’argent au Championnat canadien, sur la distance de 60 mètres, parcours campagne (dans un boisé) dans la catégorie des 50 ans et plus.
«C’est un peu plus difficile de tirer dans le bois parce que les corridors sont étroits et les cibles parfois obstruées par les arbres. Nous devions tirer chacun trois flèches sur 24 configurations de cibles différentes. C’est au total des points que l’on a départagé les médailles», explique l’archère de haut niveau.
L’exploit que vient d’accomplir Céline Carpentier est digne de mention puisqu’elle a dû se frotter à des compétiteurs plus jeunes. Et comme elle n’a plus la même force dans les bras, les autres tireurs ont profité d’un certain avantage.
Pour aider son fils
Céline Carpentier a commencé le tir à l’arc à 48 ans. Elle voulait trouver une activité à son fils Emmanuel qui souffrait d’un problème neurologique qui lui empêchait la pratique de certains sports. Emmanuel s’est rendu jusqu’au championnat canadien chez cadets. Aujourd’hui, c’est son fils qui songe à reprendre le flambeau.
En quinze années, elle n’a pris qu’une pause de trois ans afin de permettre la guérison d’une triple blessure à l’épaule. 2016 a marqué son grand retour sur les circuits compétitifs.
« J’ai recommencé à tirer en septembre dernier. J’ai dû refaire complètement ma technique avec un autre entraîneur», explique Madame Carpentier.
Cet automne, Céline Carpentier redonnera au suivant. Depuis plusieurs années, en activité parascolaire, elle enseigne son art aux élèves de l’école secondaire Mgr Euclide-Théberge à Marieville; à des garçons en majorité, où elle fait de la suppléance.
« Les gars aiment ça. Surtout lorsqu’on sort les cibles avec des animaux. L’instinct de chasseur séculaire refait surface», lance-t-elle.
Prochaine étape pour Céline: le championnat provincial qui aura lieu à Sherbrooke les 2 et 3 septembre au 60 mètres en extérieur. Elle la championne québécoise en titre en salle au 18 mètres.
« J’ai confiance de bien performer à Sherbrooke. Le tir à l’arc est un sport d’entraînement et de concentration. Une fois que c’est acquis, les résultats suivent. Je sais que je suis encore capable. J’éprouve un énorme plaisir à tirer à 60 mètres. Il n’y a pas de meilleure sensation que de voir la flèche prendre son envol et d’anticiper son arrivée sur la cible. Le «trill» que l’on ressent est incomparable», conclut en riant madame Carpentier.
L’arc en carbone qu’utilise Céline Carpentier est évaluée à 2000$. Et pour une douzaine de flèches elle devra débourser 400 $. (Photos : André Corbeij/Reproduction interdite)