Sylvain Lapointe : L’érudit Boucher !

 André Corbeij

MARIEVILLE – Ceux et celles qui connaissent bien Sylvain Lapointe savent qu’il a langue bien pendue! L’homme a une opinion éclairée sur tout et il la communique avec verve.

Féru de politique, d’histoire de sa ville (il en connaît tout un pan) et de gastronomie, une rencontre avec le coloré personnage n’est jamais banale… Issu des communications, Sylvain Lapointe a toujours évolué dans la sphère publique. Il a mené sa première campagne électorale à 12 ans comme bénévole.

Attaché politique, puis élu maire de Marieville à 29 ans, il réorientera sa carrière en allant suivre, au milieu des années 2000, une formation pour devenir boucher. Depuis 13 ans, il fait le bonheur des chasseurs et des épicuriens à sa boucherie granbasiloise «La Pointe Gourmande», tout en menant de front de nouvelles occupations comme élu municipal dans sa ville (Marieville) et vice-président aux communications au COVABAR.

«Après quelques années en politique et au début de la quarantaine, ma famille était encore jeune et j’ai puisé dans mon passé, ma jeunesse marquée par des expériences en restauration. C’est moi qui avais repris en 1986 le restaurant du Domaine du Rêve à Sainte-Angèle-de-Monnoir pour payer mes études. Début des années 2000, j’apprends que le Marché Métro de l’époque sur la rue du Pont était à vendre. Comme la boucherie représente un département important d’une épicerie, je me suis inscrit à un cours de boucherie à Sainte-Julie», explique M. Lapointe.

Le projet d’acheter de Marché Métro à Marieville ne se matéralisera pas et de fil en aiguille M. Lapointe fera ses classes à la boucherie de Saint-Basile-le-Grand. Il rachètera le fonds de commerce de M. Jean-Pierre Richard. Au cours des douze dernières années, M. Lapointe a toujours maintenu un intérêt pour la politique municipale, comme observateur, son travail à la boucherie étant assez prenant. «On fait des semaines de 60 à 70 heures d’ouvrage !», lancera-t-il.

Des habitudes qui changent

Au cours de la dernière décennie, M. Lapointe constate que son métier a subi plusieurs changements. «Depuis deux au trois ans, les habitudes des consommateurs ont changés. Les gens mangent moins de viandes certes, certains l’ont réduite de 50%, mais vont davantage rechercher la qualité. Pour une bonne partie de notre marché, l’offre s’est étendue avec l’ouverture des épiceries dans les grandes chaînes commerciales. Nous, on tire notre épingle du jeu avec le service dans les coupes personnalisées», mentionne M. Lapointe.

Sortir la politique de l’homme ? Impossible !

Avec l’aval de son épouse Josée, Sylvain Lapointe fera campagne aux élections municipales de 2017. Le 5 novembre il remporte par une mince marge le siège de conseiller contre Pierre Hainault dans le District 1, le plus important démographiquement à Marieville. En son for intérieur M. Lapointe savait qu’il ferait un retour en politique municipale, qui selon lui, demeure le palier décisionnel le plus proche de la population.

«Marieville, je l’ai tatouée sur le cœur. Quand j’ai quitté en 2004, je voulais aller explorer d’autres horizons, toucher à d’autres choses et passer du temps avec ma famille et voir grandir mes enfants. J’ai tenté ma chance à la mairie en 2013, mais j’ai été défait par une faible majorité par M. Delorme. Avec mon commerce, je n’avais pas eu le temps de faire du porte-à-porte. M. Delorme, je dois lui concéder,  avait travaillé très fort pour se faire élire. J’avais peut-être péché par excès de confiance. Cela aura contribué à forger l’être humain, à développer l’humilité. Pour l’élection de 2017, je n’ai pas hésité à faire le saut comme conseiller avec la bénédiction de Caroline Gagnon qui a été élue mairesse. L’engouement des gens pour le changement était palpable», poursuit M. Lapointe.

Après 7 mois de travail à l’hôtel de ville de Marieville, Sylvain Lapointe retrouve ses repères et poursuit la mise en place des améliorations avec l’équipe des élus en place.

«Aujourd’hui, Marieville fait attention aux finances et à la capacité de payer.  Nous avons un volume d’affaires qui nous permet de faire les choses autrement. Les contraintes de territoire ne sont plus là. Dans toute ma carrière municipale, une des meilleures choses à laquelle j’aurai contribué aura été la fusion de Marieville et de Sainte-Marie-de-Monnoir. Il y a eu un important développement démographique dans cette foulée. Le prochain défi sera de s’attaquer au financement des municipalités et voir comment réorganiser le tout afin de réduire les pressions sur les villes. Il y a de belles choses présentement qui sont en voie de réalisations. Le plan de revitalisation du centre-ville est en marche. Des rencontres ont débuté. Les prochains budgets devraient nous permettre de concrétiser des programmes pour permettre l’aménagement de mobilier urbain et l’embellissement des façades, de façon à créer un momentum pour intéresser de nouveaux commerçants à venir s’établir à Marieville», conclut M. Lapointe.

Photographies : André Corbeij © / Journal le Montérégien inc.