Le Show du Plaza 4.0 : Nostalgie quand tu nous tiens !

 Pierre-Yves Faucher

CHAMBLY – Le samedi 18 novembre dernier, pour une quatrième année consécutive, les projecteurs du Théâtre Plaza à Montréal enveloppaient la scène de leur lumière pour mettre en valeur un collectif de 13 musiciens et chanteurs en provenance de la grande région de Chambly.

La formule est simple et ô combien efficace. Chaque membre du groupe choisit des chansons qui les ont fait vibrer au cours des années permettant ainsi aux spectateurs de réentendre 40 ans de succès musicaux. Le groupe du Show du Plaza ne se veut pas un groupe hommage, il applique avec panache sa propre palette de couleurs musicales aux différentes pièces choisies.

Une partie de ces choix est guidée par des jalons musicaux qui ont frappé l’imaginaire des mélomanes et comme on l’a constaté au cours des dernières éditions, on en profite entre autres pour souligner des anniversaires. L’an dernier, la réédition de l’Heptade d’Harmonium fut l’occasion de célébrer le 40e anniversaire de la sortie de l’album d’un groupe au sommet de son art avec Serge Locat aux claviers. Il était de retour cette année pour le plus grand plaisir des musiciens et du public.

 

Cette année, le groupe a souligné le 40e anniversaire de la sortie du disque Saturday Night Fever avec une prestation mettant en vedette Steve Barry, un artiste aux multiples talents (auteur-compositeur-interprète et acteur). Un medley des chansons les plus marquantes de ce style musical indémodable a fait quelques victimes au balcon. C’est à ce moment que j’ai crié : « Y a-t-il un docteur dans la salle? Des danseurs ont contracté la fièvre du samedi soir! »

La soirée n’aurait pas été complète sans souligner le 50e anniversaire de la sortie de l’album Sergeant Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles. La deuxième partie a d’ailleurs démarré sur les chapeaux de roue avec la chanson thème et la reprise. Nos oreilles ont été envahies d’ondes sonores hallucinantes projetées par les six voix bien calibrées et puissantes. L’union fait la force !

Le menu en bref

Dès l’ouverture du spectacle, le groupe n’accorde aucun repos aux vacanciers de fin de semaine venus profiter des plages musicales. Les voix étaient à l’honneur avec Give a Little Bit de Supertramp et le vent s’est levé et nous a tous décoiffé avec Like the Way I do de Melissa Etheridge. Geneviève Robert nous a offert une prestation sentie et énergique. Et que dire de Tomber, la chanson phare de Laurence Jalbert. Le batteur et directeur musical Serge Lapointe (Rock Story, Around the Beatles) a troqué les baguettes et ses tambours pour la guitare le temps d’une chanson pour accompagner Geneviève avec brio.

La versatilité était au rendez-vous. La première partie nous a également offert des rocks qui frappaient au plexus. Paul Chartrand et sa voix avec tout ce qu’il faut de rugueux pour l’occasion nous a raconté l’histoire de Mustang Sally. Il nous est revenu plus tard dans la soirée avec une énergique You Can Leave Your Hat On (à la Joe Cocker), une interprétation appuyée solidement par la section rythmique. Je pense que ceux qui étaient présents l’an dernier se souviennent encore de sa prestation de « With a Little Help from my Friends ».

Pas facile de choisir les enchaînements des chansons pour ménager le public après l’avoir brassé un peu. La chanson Autumn Leaves (Les Feuilles mortes) tombait pile. Le Théâtre Plaza m’a semblé rétrécir pour devenir un petit club de jazz grâce aux arrangements feutrés et à l’interprétation de Lynne Foisy. La musique peut à la fois réchauffer les coeurs et donner des frissons. Autant les lignes de basse peuvent être bien appuyées dans les rocks pesants (Like the Way I do), autant elles peuvent être subtiles quand elles sont jazzées avec Daniel Saint-Pierre à la basse.

Et que dire de ces choix qui déménagent : Learn to Fly des Foo Fighters, Les Bombes de Pagliaro, Born to be Wild de Steppenwolf, No Time des Guess Who, 25 or 6 to 4 de Chicago et Entre deux joints de Robert Charlebois.  On a aussi entendu des airs de trad avec I Will Wait des Mumford and Sons piloté par André Corbeij aux voix et à la guitare (Around the Beatles) accompagné entre autres par Louis-Monty Tremblay (Corsaire) au banjo. Cette atmosphère festive préparait la table pour l’épisode « dance » de la soirée qui comprenait « Aimer d’amour » de Boule noire suivie du medley des Bee Gees.

Cette année, parmi les artistes invités outre Serge Locat, nous avions le plaisir d’entrendre Yves Adam aux instruments à vent qui revenait pour une deuxième année consécutive. Il s’est particulièrement illustré de façon éblouissante dans 25 or 6 to 4 et dans You Can Leave Your Hat On. J’ai eu l’impression d’entendre une fanfare en arrière-plan tellement ses sonorités projetées en menaient large. Du beau travail.

Pour sa première présence au Show du Plaza, le Chamblyen Denis le Breton faisait partie du trio de guitares avec André Corbeij et Henri Tremblay qui est maintenant un vétéran de ces soirées. Denis le Breton nous a offert une de ses compositions (Music is my Life). Les chansons originales, une avenue intéressante à explorer pour les prochaines éditions? Pourquoi pas.

La soirée s’est terminée (avant rappel) par je dirais un hymne digne des années où les jeunes avaient des fleurs dans les cheveux. Aquarius et Let the Sunshine a fait lever la salle qui a réclamé à haute voix de laisser entrer le soleil, de libérer les esprits et laisser l’amour guider les étoiles. Une finale à l’image de la soirée.

Pour le rappel, le groupe nous a offert Vert et Dixie. Comme l’a souligné la chanteuse, productrice et animatrice hors pair Hélène Maillette, la chanson Vert n’avait pas été jouée sur scène depuis 1975. Un moment mémorable et unique.  Harmonium s’interrogeait si on avait besoin d’une cinquième saison. Pour nous, c’est sûr, on a besoin d’une cinquième édition l’an prochain!

Dernière nouvelle « Beatles »

J’entends encore les fans et les moins nombreux non-fans « Ah non, pas encore un autre livre sur les Beatles ». Attention, celui-ci est différent. Je vous jure. Enfin, Gilles Valiquette le jurait sur les ondes d’Ici Radio-Canada en fin de semaine passée.

Il s’agit d’une biographie signée Philip Norman intitulée « Paul McCartney : The Life » (en anglais seulement pour le moment). On y traite principalement des périodes pré-Beatles et post-Beatles, donc un récit des moments de sa vie qui auraient été traités plus superficiellement dans tous les autres livres parus à son sujet.

Philip Norman est un contemporain de Macca (donc il connaît bien l’époque) et il est reconnu comme un biographe chevronné dans le domaine musical (Shout! The true Story of the Beatles, John Lennon, Elton John, Buddy Holly, Mick Jagger, etc.)

Photographies : Yvan Veillette