Remboursement des prêts du Compte d’urgence (CUEC) Urgence d’agir : le milieu des affaires de la Vallée-du-Richelieu juge insuffisant le délai de remboursement proposé par Ottawa

SAINT-MATHIEU-DE-BELOEIL – Le député de Beloeil-Chambly et chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR) pressent la vice-première ministre Chrystia Freeland et le gouvernement fédéral de faire preuve de souplesse à l’égard des entreprises qui ont contracté un prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), lesquelles n’ont pas encore retrouvé le rythme de leurs activités prépandémie et peinent à rembourser ces prêts.

«Le gouvernement a annoncé un sursis de trois mois pour les PME devant rembourser le CUEC, mais c’est nettement insuffisant pour éviter la vague de faillites qui se profile à l’horizon. Dans les conditions actuelles, plusieurs entreprises ne pourront rembourser leur prêt et perdront la subvention qui y est reliée, et cela touchera inévitablement plusieurs PME de notre région », avise M. Blanchet.

Signalant que les PME sont l’essence même des économies locales, Julie La Rochelle, présidente-directrice générale de la CCIVR et présidente de l’Alliance des chambres de commerce de la Montérégie (ACCM), ajoute que « plusieurs entreprises du territoire sont dans une situation extrêmement difficile actuellement et jonglent avec les chiffres pour trouver des moyens et des solutions afin de maintenir leur tête hors de l’eau. La précarité de leur position est exacerbée par les coûts croissants liés à la main d’œuvre, aux taux d’intérêt élevés et à l’inflation. Des fermetures anticipées depuis la fin de la pandémie se sont malheureusement matérialisées depuis quelques mois et le pire est à venir si le gouvernement fédéral ne fait pas preuve de souplesse dans le dossier du CUEC.»

Pour sa part, Marcel Aubin, propriétaire du Showroom salle multifonctionnelle, affirme « je suis moi-même le visage de cet enjeu. Le Showroom n’avait que quelques mois lorsque la COVID a frappé et, dans le contexte actuel, nous n’avons pas atteint la vitesse de croisière depuis la reprise à l’automne 2022. On peut encore y arriver, mais le temps est un élément crucial pour s’en sortir et survivre. D’où l’urgence pour le gouvernement d’offrir davantage de flexibilité dans le remboursement du CUEC sans pénalité, notamment par la possibilité d’ententes de paiement, qui ne réglerait peut-être pas tout, mais qui apporterait assurément un peu d’oxygène au sein de mon entreprise. »

Ajoutons également que l’Assemblée nationale du Québec a voté unanimement une motion demandant de repousser substantiellement l’échéance du 31 décembre 2023 pour le remboursement des prêts liés au CUEC.

Depuis, les 13 premiers ministres des provinces et territoires du Canada ont demandé au premier ministre Trudeau un sursis d’une année supplémentaire pour le remboursement du prêt avec subvention.