Quand l’immigration ne faisait pas problème

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La magnifique carte postale couleur de la compagnie Allan Line, entreprise canadienne et même montréalaise, nous fait voir tout ce monde sur les quais de Montréal. Les passagers descendent du Virginian, l’un des nombreux paquebots hauturiers de la Ligne Allan. Cette dernière entreprise avait la responsabilité du transport de la “malle”. Il faut entendre toute forme de colis, de lettres, de courriers, sans oublier le transport de monnaie.

Il faut noter près du hangar les diligences, les berlines et les “coaches”, des taxis d’époque à double attelage, premiers services de transport en commun. Les charrettes et les charretiers ne sont pas loin. Ceux-là se chargent des bagages, des marchandises, des colis à distribuer et de la poste. C’est le camionnage de l’époque. On voit au loin (à droite) un “clipper” de la Royal Navy.

La publicité de la Compagnie de navigation dresse la liste des noms de bateaux, qui se terminent, pour la majorité, par une finale en “ian”: Austrian, Norvegian, Peruvian, Parisian, Siberian.

En 1881, la ligne Allan affichait une liste de 24 bateaux de ligne. (La Minerve, 4 janvier 1881, page 1). Cette compagnie transatlantique comptera en 1886, une flotte de 41 navires, dont 28 steamers, plus 13 magnifiques clippers. (Le Sorelois, vendredi 16 avril 1886, page 2 et 3). La Allan Line aura, au cours de son histoire, construit un bon nombre de navires, une flotte de 76 paquebots, en bois et en acier, dont plusieurs dans les chantiers canadiens de Québec, de Sorel et de Montréal. (Martin Matte, Paquebots du Saint-Laurent, Les Éditions GID, 2012, 150 pages).

La compagnie de Sir Hugh Allan, faisait compétition, sur le Saint-Laurent, à la compagnie canadienne-français appelée la “Richelieu & Ontario Navigation Company”. Si bien qu’étant parvenu président de cette dernière entreprise, un véritable “putsch” administratif réussit à chasser Hugh Allan du conseil d’administration de la Compagnie Richelieu en février 1882. Et remplacer toute l’équipe par des administrateurs du crû.

Sources: Bibliothèque et Archives du Canada. Internet. La Minerve, 12 mai 1885, p. 4. Le Sorelois, mardi 14 février 1882, page 2