Pour un instant et Radio Radio : Une Saint-Jean toute en musique à Chambly

Pierre-Yves Faucher

CHAMBLY – Dans le cadre de mon pèlerinage motivé par mon repentir face à la chanson québécoise (voir mon précédent article du 8 juin dernier « Aimer d’amour… la chanson québécoise »), je ne pouvais pas me tromper en me pointant à une fête de la Saint-Jean. C’est samedi dernier à Chambly que mon parcours s’est poursuivi où la musique était à l’honneur au Parc des Ateliers.

Dès 16 h, les participants pouvaient profiter d’installations vouées au divertissement : jeux gonflables, animation de hula-hoop, initiation à la danse, maquillage et tatouage temporaire, entre autres. Un immense chapiteau avait été monté pour protéger les gens des intempéries, au besoin. En ce qui a trait au volet musique, le spectacle en plein air du trio de troubadours québécois Pour un instant était prévu pour 19 h 15 en première partie du groupe Radio Radio. La pluie tombée dans les heures précédentes a fait craindre le pire, soit l’annulation de la partie musicale. En coulisses, les musiciens étaient fébriles, ne sachant pas trop ce que la soirée leur réservait.

La pluie a cessé juste à temps pour les présentations protocolaires (allocution de la mairesse et salut au drapeau). Les spectateurs exilés en fin d’après-midi par les changements climatiques sont revenus s’installer et c’est avec un léger retard que le groupe est monté sur scène pour s’exécuter pendant 30 minutes bien serrées.

Je ne pouvais pas être mieux servi pour mon pèlerinage par le trio Pour un instant composé d’André Corbeij et d’Henri Tremblay aux voix et aux guitares et de Daniel Saint-Pierre (voix et basse). Ils nous ont offert en quelque sorte un concentré de culture chansonnière québécoise. Le répertoire choisi était axé sur les années 70 avec une brève incursion dans les années 2010 avec la chanson Les mécaniques générales de Patrice Michaud. Toutes des chansons que les gratteux de guitare ont apprises pour chanter autour du feu.

Le nom de ce groupe de Chambly fait bien sûr référence au premier succès d’Harmonium. Priorité donc à leur répertoire avec les chansons Pour un instant, Dixie, 100 000 raisons et Un musicien parmi tant d’autres. Comme André Corbeij l’a souligné, c’était assez spécial de chanter ce dernier titre. Le 22 juin dernier, sur la scène de la Place D’Youville à Québec, Serge Fiori, cofondateur du groupe Harmonium, a chanté le refrain en compagnie de représentants de 11 Nations autochtones de la province qui ont interprété les couplets dans leur langue. Fait à souligner, Serge Fiori n’a pas chanté sur une scène depuis 35 ans.

Le trio a donc puisé dans le répertoire de Jacques Michel (Pas besoin de frapper), de Gilles Valiquette (La vie en rose),de Robert Charlebois (Les ailes d’un ange), de Beau Dommage (Ginette) et d’Harmonium. Impossible de se tromper, me direz-vous. La foule a bien réagi, en grande partie grâce à l’interprétation juste et dynamique des troubadours à qui on a offert une sonorisation impeccable.

Henri Tremblay est particulièrement expressif, comme certains l’ont déjà constaté dans les nombreux spectacles auquel il a participé depuis quelques années, entre autres, au bistro-pub La Croisée des chemins. André Corbeij maîtrise ce matériel de main de maître et son interprétation sur scène laisse transparaître son amour pour ces chansons immortelles. Daniel Saint-Pierre à la basse ne cache pas son plaisir d’assumer les basses fréquences en compagnie de ses comparses en poussant la note également dans certains refrains.  Pour ceux et celles qui sont restés sur leur appétit, on espère qu’une prestation allongée sera offerte l’an prochain.

La soirée s’est poursuivie avec le groupe Radio Radio, originaire de Baie-Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse et de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Le groupe de hip-hop électro chante et rappe en français acadien et en chiac. Accompagnés par une DJ responsable des beats et d’un guitariste, les deux chanteurs-rappeurs Gabriel Louis Bernard Malenfant et Jacques Alphonse Doucet ont rapidement transmis leur énergie à la foule qui ne s’est pas fait prier pour danser en interprétant leurs plus grands succès dont Ej feel zoo, Cliché hot et bien sûr Jacuzzi. Radio Radio est en tournée au Québec jusqu’en octobre.