Plan « vert » de la CAQ – Manque d’ambition et échec en vue, estime le Parti Québécois

QUÉBEC – Le député de Jonquière et porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement, d’énergie et de lutte contre les changements climatiques, Sylvain Gaudreault, a réagi à la présentation du Plan pour une économie verte 2030. Le député estime que le gouvernement du Québec manque d’ambition et de courage, un avis partagé par le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

EN BREF

  • Avec ce plan, le Québec sera bien loin d’atteindre ses cibles de réduction de GES, que la CAQ a d’ailleurs revues à la baisse.
  • Le plan de la CAQ est l’inverse de l’ambition : plutôt que d’encourager l’innovation verte, on achètera à coups de millions des « droits de polluer » pour faire croire qu’on diminue nos émissions de GES.
  • Budget carbone, écofiscalité, transition énergétique… plusieurs pistes de solution identifiées par le Parti Québécois ont été ignorées.
  • La preuve est faite : la CAQ ne se soucie pas de ce qu’elle laissera comme héritage environnemental.

« Avec ce plan, le Québec ne rencontrera pas ses cibles de diminution de GES. Pour les atteindre, nous devons réduire nos émissions de 29 mégatonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030. Or, les mesures présentées ce matin ne prévoient qu’une diminution de 12,4 mégatonnes; c’est moins de la moitié de l’effort requis », a d’abord mentionné Sylvain Gaudreault.

Probablement, en plus, que l’essentiel de la réduction viendra de l’achat de « droits de polluer » sur le marché du carbone avec la Californie – une pratique que dénonçait d’ailleurs la CAQ lorsqu’elle était dans l’opposition. « Non seulement il s’agit d’une fuite importante de capitaux – on parle ici de centaines de millions de dollars – mais, en plus, cette façon de faire est aux antipodes de celle qu’utiliserait un gouvernement soucieux de promouvoir l’innovation et d’encourager la transformation énergétique au Québec », a poursuivi le député de Jonquière.

Le Parti Québécois rappelle qu’il avait identifié plusieurs mesures qu’aurait dû contenir ce plan. « Nous nous attendions à un engagement pour adopter un budget carbone, qui nous aurait permis de mesurer l’impact sur l’environnement de chaque décision gouvernementale : rien. Nous avons réclamé une stratégie solide devant nous mener à une fiscalité plus écologique, ainsi que des mesures contraignantes ayant comme effet de décourager les comportements nuisibles pour l’environnement : rien. Nous souhaitions un plan pour que les travailleurs les plus touchés par la transition énergétique n’en deviennent pas les victimes : les mesures annoncées sont clairement insuffisantes. Enfin, un véritable plan vert aurait inclus un volet sur l’éducation à l’environnement : là encore, rien », a énuméré Sylvain Gaudreault.

« À nos yeux, donc, le Plan pour une économie verte 2030 est loin d’être à la hauteur des attentes. Pourtant, les Québécois sont prêts à faire ce nécessaire virage; ils sont pleinement conscients des défis, mais aussi de l’urgence d’agir. Avec ce qui nous a été présenté ce matin, deux seules conclusions s’imposent : soit le ministre de l’Environnement n’y croit pas, soit il n’a pas suffisamment de poids ou d’influence au sein de son propre gouvernement. Quoi qu’il en soit, le résultat est le même : la CAQ ne se soucie pas réellement de l’environnement et, pire, elle refuse de voir tout le potentiel du Québec et de ses entrepreneurs pour lutter efficacement contre les changements climatiques », a indiqué le porte-parole du Parti Québécois.

Celui-ci ajoute qu’en réalisant son indépendance, non seulement le Québec pourrait prendre toutes les décisions qu’il juge importantes concernant la lutte contre les changements climatiques, mais il aurait en outre la possibilité de devenir un leader mondial de l’économie verte. « Le cadre canadien limite tant nos actions que nos ambitions. Pour aller plus loin, en matière d’environnement et dans tous les autres domaines, un pays est plus que jamais nécessaire », a conclu Sylvain Gaudreault.