ACÉRICULTURE – Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) profitent du temps des sucres pour lancer la campagne «Pas de forêt, pas de sirop», qui vise à alerter les Québécois et les Québécoises sur ce qui menace la production de sirop d’érable.
La campagne prend la forme de 100 000 autocollants apposés sur des cannes de sirop d’érable en vente dans les érablières et affichant l’adresse du site Internet pasdeforetpasdesirop.ca.
La population prendra ainsi connaissance des conséquences des coupes intensives qui sont toujours permises dans les érablières en forêt publique. Par un envoi de courriel automatique sur le site Web, les Québécois sont également invités à relayer à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, les demandes de la filière acéricole pour une meilleure protection des érables.
La campagne met en évidence la propriété collective des forêts publiques et le combat des PPAQ : mettre fin au ravage des érablières, parce que pas de forêt, pas de sirop.
Des demandes minimales pour l’avenir du sirop d’érable
Pour faire face à la demande toujours plus importante pour l’or blond québécois, les PPAQ estiment qu’ils devront augmenter de 20 % à 30 % la proportion de sirop d’érable produit en forêt publique d’ici 2080. Ils demandent donc une bonne planification du territoire public et la fin des coupes intensives dans les érablières.
Pour ce faire, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) doit mettre en production acéricole à court, moyen et long termes de 200 000 hectares de forêt publique, dont 25 000 hectares pour les dix prochaines années et 35 000 hectares pour les dix années suivantes. Ces superficies ne représentent que 6 % du couvert forestier feuillu en forêt publique au Québec. Les PPAQ précisent qu’un érable doit avoir entre 50 et 60 ans avant d’être suffisamment mature pour être mis en production. Les actions du MRNF ont donc un impact direct sur la disponibilité de la ressource.
Les PPAQ sont en discussion depuis maintenant quatre ans avec le MRNF sans qu’une entente satisfaisante n’ait été conclue. Malgré le dépôt du Plan directeur ministériel pour le développement de l’acériculture en forêt publique en avril 2023, aucun des engagements pris par le gouvernement n’a été livré jusqu’à présent.
Rappelons que l’acériculture contribue au-delà d’un milliard de dollars au PIB du Québec et rassemble 12 500 emplois équivalent temps plein dans les régions québécoises. Pour les mêmes 100 hectares d’érablière en forêt publique, les retombées économiques de la production et de la transformation de sirop d’érable sont nettement supérieures à celle de la récolte et de la transformation de feuillus durs. Effectivement, le sirop d’érable génère neuf fois plus de richesse calculée en PIB et 16 fois plus d’emplois.
À propos des Producteurs et productrices acéricoles du Québec et de la marque Érable du Québec
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) représentent les intérêts de 13 500 acériculteurs et acéricultrices et de plus de 8 400 entreprises acéricoles. Le Québec assure en moyenne 72 % de la production mondiale de sirop d’érable et exporte dans plus de 70 pays.