Pagliaro acoustique au festival Bromont Blues: tout simplement électrisant !

Pierre-Yves Faucher

MUSIQUE – La 5e édition du Bromont Blues a débuté en force jeudi soir dernier avec le spectacle de Michel Pagliaro en version acoustique. Les spectacles de ce festival se déroulent en plein air à l’agora de la Place publique qui peut accueillir entre 500 et 700 personnes. Disons que la notoriété de notre « rocker national » a attiré beaucoup plus que la capacité annoncée.

Qui dit musique rock dit décibels, solos de guitare démentiels et groove invitant à danser.  J’avais certains doutes sur l’impact que pouvait avoir un spectacle acoustique avec le répertoire de Pag. Après avoir vu les images de son spectacle live à Québec (2005) et l’énergie hallucinante dégagée par son groupe, je ne pouvais pas m’imaginer qu’il pourrait embarquer la foule de la même façon en interprétant Les Bombes, L’espion, Dans la peau et Dangereux entre autres. Comment diable pouvait-il s’en tirer sans tambour ni trompette?

Équipé d’une guitare acoustique et appuyé par celle du sublime Corey Diabo, il s’en est tiré avec les grands honneurs en raison des mélodies fortes qui ont traversé l’épreuve du temps. Le show débute en grande avec J’entends frapper. Il faut le faire. Ma foi, c’est une chanson de rappel ! Il s’avère que son répertoire est assez solide pour nous émouvoir et pour brasser la cage pendant presque deux heures.

Autre interrogation, sa voix. À 74 ans, c’est une question légitime quand on connaît certains de ses contemporains qui ont du mal à soutenir des envolées vocales dans les hautes fréquences des fins de couplet ou de refrain. Sa voix saura-t-elle tenir le coup aux mêmes tonalités de ses chansons composées dans les années 70 ? Le pari est gagné en ce qui le concerne. Il a su y mettre de l’énergie, de la passion et de la justesse comme à ses jeunes années. Les applaudissements offerts par un public généreux qui a grandi avec ces mélodies et ses rythmes ne mentaient pas.

Bien que son look peut paraître un peu rébarbatif au premier abord (avouons-le quand même) et sans le contact visuel (les éternels verres fumés), ses communications verbales avec le public étaient sympathiques et sur le ton de la bonne humeur. Peu habitué aux spectacles de fin d’après-midi, il a blagué sur son âge, sur celui des spectateurs, sur la température (Rainshowers) et a fait allusion au fait qu’il ne savait pas qu’il y avait autant de prisonniers dans le public (Émeute dans la prison).

Maîtrisant bien la guitare acoustique, Michel Pagliaro sait bien choisir ses accompagnateurs. Dans ce cas-ci, Corey Diabo a mérité toutes les ovations que le public lui a offertes au cours de la prestation de près de deux heures. Parmi ses nombreux faits d’armes, je dois souligner son association avec le groupe Jonas and the Massive Attraction pendant plusieurs années. Il fait d’ailleurs partie des tireurs d’élite (guitar hero) du Québec dans la même lignée que Steve Hill, Ricky Paquette, Paul DesLauriers et Rick Haworth.

À ne pas manquer sur cette scène dans les prochaines semaines : le groupe Chicago Mississipi Heat (7 juillet) qui fête ses 30 ans d’existence cette année, Paul DesLauriers et Annika Chambers (21 juillet) et Angel Forrest (28 juillet).

Michel Pagliaro est en tournée acoustique partout au Québec dans les prochains mois.  Ne manquez pas sa prestation du 4 août à Marieville dans le cadre de la série de spectacles « Un air d’été » au parc Édouard-Crevier.

Photographies : Pierre-Yves Faucher © / Tous droits réservés