OUI MAIS MOI…

OPINION – Depuis le début de la pandémie, nous avons assisté à de beaux gestes d’entraide et de solidarité mais nous avons vu aussi un moins beau côté de notre société, c’est-à-dire l’individualisme, le manque d’empathie et le manque de reconnaissance envers nos aînés.

J’ai beaucoup de difficulté avec les gens qui réclament leurs droits, Nous vivons en société, en collectivité donc avant les droits, il y a les devoirs! Le droit ne vient jamais sans le devoir et malheureusement, le devoir est souvent oublié!

On entend souvent « c’est principalement des vieux qui meurent de la covid, y’étaient pour mourir de toute façon ».  Wow ! Beau respect pour nos aînés! Nos aînés sont nos parents, nos grands-parents, ce sont eux qui nous ont donné la vie, qui ont contribué à l’avancement de la société d’abondance dans laquelle nous vivons. La moindre des choses serait d’être reconnaissants de tout ce qu’ils ont fait pour nous. Par respect, nous avons le devoir de les protéger.

Plusieurs diront que le système de santé est tout croche depuis des années et ils ont parfaitement raison, mais une fois que l’on a dit cela, ça change quoi ? Le système de santé est encore tout croche et c’est pas demain la veille que ça va s’améliorer donc, comme individu faisant partie d’une collectivité, nous avons le devoir de protéger le personnel de la santé qui prend soin des patients dans des hôpitaux qui débordent.

Comme individu, notre premier devoir est de protéger le système de santé en évitant de l’encombrer. Nous avons le devoir de faire en sorte qu’il n’y ait pas de délestage dans les hôpitaux. Ce n’est pas parce que les gouvernements présents et antérieurs ont échoué dans leurs devoirs que ça nous permet, à nous citoyens, de ne pas exercer les nôtres. Aux prochaines élections, vous pourrez faire votre devoir de citoyen et exercer votre droit de vote.

Comme plusieurs, j’ai hâte qu’on puisse se rassembler comme avant et aller où l’on veut. Cette situation n’est pas agréable pour personne mais quand j’entends des gens dire que nous vivons dans une dictature, j’ai le goût de ramasser des fonds pour leurs payer un billet d’avion pour les envoyer en Chine, en Corée du Nord ou en Russie! Ils pourraient vraiment découvrir ce que c’est d’être privé de ses droits! Si nous vivions sous une dictature, pensez-vous sérieusement que les gens pourraient descendre dans les rues et manifester?

Le plus grand problème ici, c’est que la majorité d’entre nous vivons dans l’abondance; nous n’avons jamais connu la famine, la guerre, les grandes catastrophes naturelles, le terrorisme ou la vraie dictature. Plutôt que d’apprécier tout cela, plusieurs sont devenus égoïstes, centrés sur leur nombril, le «oui mais moi». Ils manquent d’empathie et se victimisent si on les restreint. Ils sont tellement centrés sur eux, qu’ils ne réclament que leurs droits et oublient qu’ils ont des devoirs car ils vivent en société. Imaginez si tous les gens n’avaient que des droits, ce serait l’enfer!

Nous sommes extrêmement chanceux de vivre au Québec, d’avoir un toit sur la tête, trois repas par jour, d’être en plein emploi, d’avoir accès à l’éducation même si c’est difficile ces temps-ci. On est dans un pays d’abondance et de paix. Il serait vraiment temps que ceux qui ne le font pas encore, commencent à apprécier ce qu’ils ont plutôt que de focusser sur ce qu’ils n’ont pas temporairement!

Pendant qu’ici, certains réclament haut et fort leur liberté et leurs droits, afin de pouvoir manger au resto ou voyager, d’autres ici et ailleurs, n’ont pas accès à l’eau potable et n’ont rien à manger. Il faudrait peut-être relativiser la gravité des restrictions imposées.

Même si nous nous roulons par terre pour faire notre petite crise, la pandémie est là et nous ne pouvons pas la faire disparaître. Nous pouvons décider d’en prendre notre parti, et d’exercer nos devoirs afin que ça se passe le mieux possible. Nous pouvons aussi être résilient, ça élimine l’anxiété et ça nous permet d’être heureux malgré tout!

Marie-Hélène Gagnon