Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – La fin du 19e siècle a connu dans la plaine du Richelieu une certaine prospérité, grâce à la vente du foin. On en vendait à pleins chars aux États-Unis. Le foin était en grande demande pour les villageois et les citadins qui ne connaissaient pas encore la “mobilité auto”. C’est le cheval qui produisait encore l’énergie des transports. L’auto-mobile s’introduira timidement dans les années 1890-95. Elle remplacera le “pouvoir-cheval”.
Il ne manquait pas de véhicules à chevaux: carrioles, berlots, calèches, tombereaux, charrettes, traîneaux, partout dans les moindres bourgs, et des voitures modèle anglais: sulkys, sleighs, bogheis, surries, concords, coachs, et le robbertaille (rubber tire) de nos grands-pères. Les chevaux actionnent les “horse power” (horsport, comme disait pépère).
Chambly a connu ses fabricants de voitures, ses charrons et voituriers: Vital Bertrand, François Jetté, Stanislas Meunier, Télesphore Larocque. À Saint-Mathias, François Lemonde et bien d’autres.
«Jean-Marie Proteau, menuisier, s’engage à faire pour Pierre Provost une carriole bombée, ferrée, peinturée en souffre en dedans et en vert bouteille en dehors, avec son travail aussi peinturé et ferré, pour la somme de 90 livres de 20 sols.» (François Leguay, 23 juillet 1802).
«Télesphore Chartier, surintendant du canal, achète une sleigh léger (sic), peinte en vert et couleur de cerise, une sleigh de travail, un brancard; un waggon (sic) léger peint en noir sans travail et en mauvais ordre… et une robe de buffle. » (Charles-Gédéon Scheffer, 12 février 1859).
L’illustration est empruntée au Courrier de Saint-Hyacinthe, 11 janvier 1890, page 3. Une presse à foin actionnée par un “horse power”.