BELOEIL – Le ministre de l’Environnement de la Lutte aux Changements Climatiques, des Forêts et des Parcs, a annoncé vouloir augmenter significativement le prix de l’eau aux préleveurs commerciaux. Ce qui est en soi, une excellente nouvelle et une orientation vers l’équité pour les usagers de l’eau.
Il est plus que temps que notre “or bleu” soit payé à un juste prix par les entreprises qui la commercialisent et que les quantités prélevées soient rendues publiques. D’autant que cette eau est généralement vendue plus chère que l’essence et ne génère au final que du plastique hautement polluant. Nous avons pourtant au Québec, une eau potable municipale de très haute qualité disponible au bout du robinet.
Heureusement de plus en plus de gens ont compris et n’hésitent pas à utiliser des contenants réutilisables pour leur consommation d’eau. C’est une pratique à encourager. Et pour ceux qui auraient encore des hésitations, faites le test! Mettez un pot d’eau 24 heures au réfrigérateur, le laisser aérer et consommer. Vous serez mystifié et vous n’aurez pas ingurgité de microplastiques dont on ne connaît pas encore les conséquences réelles pour la santé.
Par ailleurs, il importe aussi de maintenir le développement de notre réseau d’eau potable, car il nous apparait inacceptable que des municipalités du Québec, telle Clarenceville ne peuvent encore offrir à leurs citoyens un réseau de distribution d’eau potable convenable.
Lors de l’annonce de la volonté de créer le “Fonds bleu” le Premier ministre Legault avait déclaré que les redevances sur l’eau seraient dévolues au financement du “Fonds bleu”. Ce nouveau fonds qui sera créé devrait être principalement dédié aux mesures existantes à la protection de nos lacs et rivières, pour aménager des bandes riveraines et pour améliorer les installations septiques dans les municipalités.
Donc 2 nouveaux projets de loi qui devraient être déposés lors de la prochaine session parlementaire qui mériteront notre attention et pour lesquels nous interviendrons sûrement par l’intermédiaire de notre regroupement national le ROBVQ. Les activités supportées par le “Fonds bleu” sont des éléments de notre offre de service à nos différentes clientèles.
C’est pourquoi elles nous interpellent plus particulièrement.
Dans la fiche remise aux médias lors de l’annonce du “Fonds bleu”, il y est mentionné que le fonds financera les “activités existantes”. Doit-on en déduire que ce fonds ne regroupera que des budgets qui sont déjà dévolus à ces activités et répartis dans différents ministères? Il est nécessaire que ces budgets soient substantiellement majorés si de vrais changements sont souhaités, sinon ça ne sera que “du maintien d’actifs” comme on dit dans le jargon administratif.
Il est impératif d’aller au-delà du marketing politique. Je prends pour exemple la lutte aux espèces exotiques envahissantes. Si on veut réellement des résultats concrets et significatifs, il faudrait minimalement doubler les budgets, et de façon continue. Ça ne peut être des activités ponctuelles. Elles doivent être stratégiquement maintenues et répétées.
En matière d’aménagement de bandes riveraines, là aussi, il faudra du sérieux. Le régime transitoire actuellement en place, ne vient que mêler les cartes. Des budgets substantiels et pertinents devront également y être affectés afin de supporter de façon convenable et pérenne les producteurs agricoles.
En ce domaine aussi, une équité devra inévitablement être établie, tant économiquement, que par des obligations de résultats entre les milieux agricoles et urbains. Ajouter à cela l’adoption et la terminaison des Plan régionaux des milieux humides et hydrique (PRMHH) dans nos MRC et agglomérations et nous avons un menu substantiel pour alimenter les prérogatives de développement du territoire à venir.
Ce début d’année est bien amorcé et promet une année empreinte de projets significatifs qui devront aller au-delà des promesses projetées.
Sylvain Lapointe, directeur général COVABAR