Les troupes britanniques campent à Saint-Hilaire, le 24 novembre 1837

 

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Bellingham raconte: J’ai dormi à Pointe-Olivier jusqu’à sept heures du matin… Puis je galopai jusqu’aux contingents. Plusieurs officiers s’étonnèrent de mon sort, alors qu’ils ne pouvaient s’expliquer ma disparition la nuit précédente.

Nous arrivames à St-Hilaire à onze heures le matin du 24 novembre. Le colonel Wetherall, moi-même, le capitaine David et ses soldats furent cordialement invités dans la splendide résidence du seigneur, le colonel De Rouville, un respectable gentilhomme de la vieille école (old School), portant chemise à jabot et garnitures d’ivoire bien mises en évidence. Il était un hôte modèle. Il vivait près du centre des insurrections, sur les rives de la rivière Richelieu.

Nous avons apprécié le repos, la chaleur et la table bien garnie, alors que nos ennemis continuaient leurs tirs désordonnés et inoffensifs depuis la forêt, et (faisaient) beaucoup de bruit à l’arrière. Pourquoi n’ont-ils pas attaqué notre petite troupe demeure un mystère.

Dans la soirée, au milieu de nos réjouissances, le colonel Wetherall reçut une dépêche que le colonel Gore avec ses troupes avait quitté Sorel. L’ordre était à l’effet de s’allier avec le colonel Wetherall dans un mouvement conjoint. Qu’il avait fait face aux rebelles du docteur Wolfred Nelson, qu’il avait été repoussé, perdant ses canons, et qu’il craignait d’autres incidents.

La décision était capitale. Wetherall était au centre de la région ennemie. Les forces alliées avaient reculé. S’il avançait jusqu’à Saint-Charles et s’il échouait, nul parmi sa petite troupe ne pourrait s’échapper. Cet échec donnerait un signal à tout le pays de se lever et d’écraser ses 120 soldats. Il craignait s’il retirait parmi la petite garnison de Chambly, dirigée par le major Ward, qui contenait deux compagnies de “Royals” et une compagnie du “32nd Regiment”, qu’il n’obtiendrait encore que 300 hommes en face d’au moins 1500 Canadiens français armés. Ces derniers se tenaient bien rangés derrière des palissades de bois et des murailles de terre gelée pour l’attaquer de front…

Sources. Selon les mémoires de Sydney Bellingham, aide de camp du colonel Wetherall.

Le tableau en haut de page est connu. Il est attribué à Lord Charles Beauclerck. On y voit le manoir de Jean-Baptiste-René Hertel de Rouville (1789-1859). Les Royal Scots bivouaquent sur le terrain enneigé du seigneur.

Le manoir du seigneur Jean-Baptiste-René Hertel de Rouville. Dans les Cahiers d’histoire de la Société d’histoire de Beloeil-Mont-St-Hilaire, no 116, page 4. Article de Pierre Gadbois.