Les troupes britanniques à Chambly en 1837

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Le lieutenant général, Sir John Colborne, commandant des Forces armées, avait fait aménager les casernes de Chambly, datant de 1814, pour y recevoir entre 400 et 500 militaires. C’est le lieutenant-colonel George Augustus Wetherall qui en prendra possession le 18 novembre 1837, installant ses quatre compagnies du “First Royal Scots Regiment” et des canons. Mais déjà les capitaines Glasgow et David étaient arrivés de Saint-Jean-sur-Richelieu. Glasgow commandait cinq canonniers, armés d’un “six pounder field-piece“. David était accompagné de six cavaliers et de leurs chevaux.

Wetherall reçoit l’ordre en novembre 1837 de se diriger vers St-Charles, avec les deux capitaines et leurs hommes. N’ayant pas de bateaux pour transporter tout son attirail, il lui faut donc se rendre à pied et traverser le Richelieu. Mais où traverser des soldats, des chevaux et des canons ? Par saison froide, alors qu’il n’y a qu’un seul pont qui enjambe cette rivière, et il se trouve à Saint-Jean ? De plus les écores de la rivière, souvent abrupts, ne facilitent pas la traversée, sans compter les rapides. Et c’est une traversée qu’on veut faire de nuit pour éviter les assauts de bandes patriotes.

Le journal Le Canadien décrit l’évènement: Le 22 novembre,”…à huit heures du soir, les troupes s’ébranlèrent ayant à leur tête leur colonel. La colonne était composée de 330 hommes et de deux pièces d’artillerie de campagne. Les chemins du côté nord de la rivière Richelieu étaient impraticables. … La pluie avait tombé depuis près d’une semaine, de sorte que les soldats entreprenaient une des routes les plus pénibles, enfonçant dans la boue jusqu’aux genoux, ayant chacun toutes les peines du monde à arracher leurs pas d’une terre qui semblait fuir sous eux;  l’orage n’était pas apaisé; l’eau tombait en abondance, un vent impétueux en rendait la réception encore plus incommode; ce temps n’éprouva aucune intermittence pendant toute la nuit; l’obscurité était telle qu’il était difficile d’y voir à quelques pas...”

 (La suite au prochain numéro).

Illustrations: Le fort de Chambly vers 1890 (?). Gracieuseté de François Bienvenue. La caserne des Soldats, Archives de la SHSC, Fonds Armand Auclaire.

Références: Le Canadien, 6 décembre 1837, page 2. Le Populaire, 1er décembre 1837, page 2.