Les troupes britanniques à Chambly en 1837 – La traversée du Richelieu

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La nuit du 22 novembre 1837. Il pleut depuis une semaine. Il fait froid. Le lieutenant-colonel Wetherall, écrit-on, “… entreprit sa marche en remontant le Richelieu “up the Richelieu”, avec 120 “bayonets”. Après avoir cheminé au delà d’un mille sur un chemin boueux, sous la pluie et une neige fondante, “sleet”, on fit halte à une traverse où se trouvaient deux bacs, “scows”, aptes à  transporter autant de soldats que possible. Ils furent transbahutés sur la rive opposée (aujourd’hui dans la municipalité de Richelieu) et descendirent au pied d’une pente abrupte, calant jusqu’aux genoux dans un bourbier gluant….

Pendant cette traversée des soldats, quelques fusées, “rockets”, furent lancées par les rebelles, provenant des deux côtés de la rivière. Preuve qu’ils étaient sur le qui-vive.

Vers dix heures, tous les soldats, les chevaux et la pièce d’artillerie étaient traversés. Commencèrent alors les épreuves de remonter la pente. Deux chevaux et quelques hommes furent affectés à hisser le canon. Ce n’est qu’à force de détermination et de persévérance qu’ils purent atteindre le chemin. Après que Wetherall eut acheté un cheval pour les besoins du trompettiste, la colonne se mit en marche, sous la neige fondante et sur un chemin de glaise “execrable and almost impraticable”. L’auteur du texte précise ” qu’il a obtenu quelques voitures pour soulager les courageux mais épuisés soldats. Nous avons marché dans l’obscurité et en silence.

Nous sommes arrivés à Pointe Olivier (aujourd’hui Saint-Mathias) vers trois heures du matin . Là, le colonel Wetherall me dit: “Je crois qu’il faut accorder un temps de repos aux soldats“. Ils ont bivouaqué à Saint-Mathias jusqu’au matin du 23 novembre… (Suite au prochain texte: Nouvel arrêt à St-Hilaire).

Sources: Selon les mémoires de Sydney Bellingham (1808-1900), aide de camp de Wetherall. Document publié en 1902

Illustrations: La traversée du Richelieu, le 22 novembre 1837. Tableau attribué à Lord Charles Beauclerck (1813-1842). Musée McCord.

Photographie (2020) par l’auteur, du site probable de la traversée des troupes britannique près du pont de l’autoroute 10. Seul endroit où les pentes sont moins abruptes. Ce site est à 5.5 kilomètres (± 3 milles) à partir des casernes de Chambly.