Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – À quel moment voit-on apparaître l’électricité à Chambly ? Nous parlons ici de l’hydroélectricité, non pas de cette énergie mécanique fournie par des dynamos mues par des machines à vapeur, lesquelles machines sont alimentées au charbon.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, on utilise une dynamo pour éclairer les magasins de la rue Richelieu et les édifices publics, selon le Franco-Canadien, édition du 20 septembre 1889. La dynamo temporaire sera remplacée par une autre d’une force de 1 000 lampes, annonce, t-on.
Mais ce système ne va pas sans causer des inconvénients: Les citoyens sont fatigués d’entendre les dynamos de M. Molleur qui devaient fournir l’éclairage à si bon marché. Deux marchands de la rue Richelieu, MM. Isaie Hevey et Ulric Normandin ont fait l’acquisition de générateurs. Ils éclairent dorénavant leurs magasins et leurs résidences privées au moyen du gaz acétylène. Les générateurs à acétylène sont une invention et fabriqués par la Cie Guay & Savoie de Plessisville. (Le Canada Français, 9 juin 1899).
À Chambly, des turbines hydroélectriques animées par les pouvoirs d’eau sont installées à deux moments différents. L’énergie inépuisable, fournie par le courant des rapides, procurait un avantage à la région de Chambly. Les autorités du canal se dotent d’un générateur électrique dès 1891.
Le rapport du surintendant, daté du 5 novembre 1891, fait mention d’une bâtisse de 31’ par 26’ à deux étages alimenté par 31’ de chute par le nouveau déversoir. On a déjà installé 75 poteaux de cèdre le long du canal pour recevoir les fils de la lumière. En 1893, une dynamo de 40 lampes complète l’installation qui fournit l’électricité le long du canal et dans l’atelier des ouvriers. Au printemps de 1908, cette usine de force motrice du canal de Chambly a été emportée par les inondations du printemps. (Documents parlementaires, 20 à 20B, Vol XLVII, no 13, 1913).
Six ans plus tard, la compagnie électrique de Chambly, connue sous le nom de The Chambly Manufacturing Company’s Electric Power Service, pousse rapidement ses travaux. Les poteaux sont maintenant plantés jusqu’à Saint-Lambert et des arrangements ont été pris avec le Grand Tronc pour faire communiquer les fils de la compagnie avec Montréal par le pont Victoria. M. Peter Lyatt, entrepreneur de la maçonnerie, croit que ses travaux seront terminés au mois d’octobre, en sorte que Montréal pourra utiliser les immenses pouvoirs du Richelieu, dès cet automne (La Patrie, samedi, 8 mai 1897).
C’est en 1899 que l’électricité est fournie à Montréal, et en 1901 que Brock Willet étend l’électrification des rues et des résidences dans Chambly-Canton et Chambly-Bassin..
Photo. Archives de la Société d’histoire. La petite centrale hydroélectrique du canal, en pierre, voisine un entrepôt peint en blanc, situé sur le chemin de Ste-Thérèse, Les fondations de la centrale sont encore visibles à l’endroit où le déversoir du canal se jette dans le Richelieu. L’édifice en blanc a été déménagé et converti en résidence privée