Le “Rival”, un bateau à vapeur de la compagnie Sincennes & McNaughton de Sorel

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Dans le port de Sorel en 1903, on pouvait compter tous les navires en hibernage (sic). Les vapeurs de la Compagnie de navigation Richelieu & Ontario, et les remorqueurs à vapeur de la Compagnie Sincennes & McNaughton, dont le Rival.   (Le Sorelois, 11 décembre 1903, page 2, 15 avril 1904, page 2). Ces deux derniers associés, propriétaires des remorqueurs, possèdent alors treize bateaux. Ce sontLe Virginia, L’Hudson, le Rival, le Spray, le McNaughton, le Julia, le Mathilda, le François-Dupré, l’Alice, le Lucia, le N. C. Francis, le Fred et le May. L’ensemble des bateaux dans le port de Sorel est évalué à six millions de piastres.

Alors que les vingt et un (21, en 1902) vapeurs de la Richelieu & Ontario Navigation Company s’occupaient de transport de marchandises et des voyageurs, les remorqueurs de la Compagnie Sincennes & McNaughton se limitaient à tirer d’autres bateaux, généralement des bargesIls étaient spécialisés dans le halage des radeaux (cageux) de bois, des barques à charbon et à minerai, et dans le dépannage d’autres navires échoués ou avariés. Par exemple: “En 1895, le plus long “tow” ou convoi à descendre le Richelieu fut de cinquante-quatre (54) barges (Maurice Auclair, Le quai Mac Farlane à Saint-Hilaire, Cahiers de la SHBMSH, no 11, juin 1983, pages 23 à 26.p. 25). “En 1904, le remorqueur Virginia halait soixante et un bateaux (61) chargés de charbon”. (Le Sorelois, 24 mai 1904). Le vapeur Sincennes, de la Compagnie Sincennes & McNaughton, est parti d’ici, mercredi, avec trente-trois (33) barges chargées de bois de construction et de pulpe en destination des États-Unis. (Le Sorelois, 5 octobre 1900, p.3).

En 1905, le “Rival avait pour capitaine Sam Parisien. L’ingénieur à bord s’appelait Flavien Moreau (Roland Plante, Courrier Sorelois). L’ingénieur est en réalité le mécanicien, le chauffeur des bouilloires, le préposé à l’abordage et aux remorquages, l’homme à tout faire.

L’illustration provient des archives photographiques de la Société d’histoire de la seigneurie de Monnoir, fond Viens, numéro DSC-0261. Gracieusement fournie par Mme Suzanne Desfossés. Le lieu de mouillage du Rival, vers 1910-1920, sur cette photo, nous est inconnu. On voit ce qui semble être trois jetées dans une rivière peu étroite. Dans quel port se trouve-t-il ? À l’avant-plan, un yacht, ou sèchent quelques tissus, parait être mu par la gazoline. Un amoncellement de charbon (?) soutenu par des étais, attend son fournisseur.  On peut aussi voir dans l’album paroissial de Saint-Marc-sur-Richelieu, page 240, une photographie du Rival.