Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Son nom complet est Joseph Robinette Biden. Catholique de naissance, il est né à Scranton, en Pennsylvanie, un des États de l’est américain, où bon nombre de Canadiens français, catholiques, ont émigré.
“Joe Biden a hérité de ce middle name de son père, qui s’appelait également Joseph Robinette Biden, qui le tenait lui-même de sa mère. Robinette était son nom de jeune fille”. On ignore son prénom et ses antécédents. Joe Biden lui-même s’en est expliqué : « C’est un nom français. Cela remonte à très longtemps. Il paraît que les Robinette sont venus avec Lafayette et ne sont jamais repartis. Je n’en sais rien… » Ainsi on peut situer la mariage de Mme Robinette, grand-mère du président vers 1885-1900, donc née possiblement vers 1865-1870. On dira d’un grand bavard qu’il est “un vrai robinet“. À ce titre, M. Biden avait raison de taire pudiquement son “middle name“.
Les généalogistes français demeurent dubitatifs sur l’origine de ce nom de famille. Robinette ne serait pas huguenot d’origine. Robinette ne serait pas venu avec Lafayette, non plus. Par ailleurs le “Dictionnaire généalogique des Familles Canadiennes” de Cyprien Tanguay ne fait aucune mention de Robinet ou Robinette dans ses sept volumes. Nous n’avons trouvé aucune recherche généalogique au Québec publiée sur ce patronyme Robinet et Robinette. Cependant selon une liste dressée par Geneanet, il y aurait quelque 1027 personnes portant le nom de Robinette aux États-Unis, dont 48 en Pennsylvanie, 16 dans l’État de New York, 138 au Michigan, 58 au Missouri, etc.
Or, nous trouvons à Châteauguay, la présence de Jacques Robinet, 22 ans, qui épouse Marie-Françoise Gendron (c17 ans), le 30 octobre 1757. Mais ce Jacques Robinet, “anglais“, n’est pas sans avoir abjuré et avoir été baptisé catholique quinze jours avant, le 16 octobre 1757, “pour sûreté, selon l’avis du grand Vicaire“. On le dit natif de Suède, fils de Joseph Robinet, et de Marie Choulaine (Barbe Choulienne), suédoise (PRDH, vol 42, série 131). Ce personnage devient intéressant pour notre recherche, quand nous découvrons que son acte de mariage est inscrit de plus dans le registre de Fort Presqu’île, datée du 31 octobre 1757, et signé par Elzéar Maugé, prêtre récollet missionnaire. (Source: Chercheur Nomade. blogspot. com). Ce fort est situé sur la rive est du lac Érié en l’emplacement de l’actuelle ville d’Erie en Pennsylvanie. Le fort français érigé en 1753-54 a été détruit par les Anglo-Américains en 1759.
Le couple Robinet-Gendron aurait laissé dix enfants, baptisés catholiques à Châteauguay: Jacques-Marie (1758), Marie-Madeleine (1759, à cette occasion le père est qualifié de “vagabond“), Marie-Françoise (1760), Élisabeth-Marguerite (1764, âgée de 15 mois, baptisée par un ministre anglais), Marie-Josèphe (1764), Jacques (1766), Alexis (1768-1770, inhumé à Pointe-Claire), Marie-Thérèse (1769), Joseph (1771), François (1773). Puis cette famille disparait des radars québécois. A-t-elle émigré aux États-Unis ? C’est une possibilité.
Encore au Québec, des familles Robinette vivaient dans la région de Mascouche, L’Assomption, St-Roch-de-l’Achigan. C’est ainsi qu’un ancêtre du nom de André Robinet avait établi sa résidence dans la paroisse St-Pierre-du-Portage-de-L’Assomption. Il y est présent en novembre 1755. Il serait originaire de la paroisse de Saint-Sauveur dans le diocèse de La Rochelle (PRDH, vol 39). Il a épousé Marie-Thérèse Grégoire le 5 mars 1764 et a porté au baptême Antoine Robinet le 6 décembre 1765. Au moins deux enfants, Jacques Robinet qui épousera Esther Jeanson en 1795 et Pierre Robinet qui épousera Marie-Amable Romain en 1797, continueront la lignée. À Saint-Lin, patrie de Wilfrid Laurier, la réputée “Maison Robinette” est sous la gestion de Parcs Canada.
Un certain “Robinet” sans prénom est qualifié en 1764 “d’officier royal au fort de Chartres“, dans l’illinois. (Marthe-Faribault-Beauregard, La population des forts français).
De plus, un Français originaire de Rougemont (Doubs, France) s’installe comme viticulteur dans la région de Sandwich-Windsor, comté d’Essex, en Ontario. Jules Robinet, “pioneer winemaker“, sera un des viticulteurs réputés au Canada. Il contribua à la venue d’immigrants français, spécialisés dans la culture du raisin. (Ontario Historical Society, vol 110, no 1. Printemps 2018: Les mémoires de Jules Robinet).
Il appartient donc aux généalogistes américains de dresser la lignée ancestrale des Biden-Robinette.
Références: De lointains aïeux de Joe Biden étaient-ils français ? https://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwj-l5WjmoDtAhWCdd8KHS2zCKcQFjAEegQIAhAC&url=https%3A%2F%2Fwww.lci.fr%2Finternational%2Fde-lointains-aieux-de-joe-robinette-biden-etaient-ils-francais-2169412.html&usg=AOvVaw10JaWdYyJwFlViVTL09Onu