Le Petit St-Jean-Baptiste

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Pourquoi était-il petit ? Celui “en vêtement de poil de chameau”, qui se définissait “je suis la voix de celui qui crie dans le désert, et qui se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage”, devait avoir de la grandeur ? (Mathieu III, 3 et 4).

En tout état de cause, on paradait sur une voiture aménagée de feuillage, un mouton blanc et un jeune galopin, enfant frisé, nu-pieds, revêtu d’une peau, portant une bannière et une croix.

Ce chérubin devait représenter le “patron des Canadiens-Français”. Il y a un fond très ancien de christianisme dans ce symbole du mouton. Jean le Baptiste n’avait-il pas dit: “Voici l’agneau de Dieu” (Jean I, 36).

D’ailleurs l’époque se prêtait bien à l’admiration béate et passive. Regarder passer le train, sans monter à bord. Mais quelle fierté pour les parents de voir leur fils prêté au ravissement des badauds ! Celà flattait le narcissisme familial.

Dès 1874, la presse de Montréal offrait en vente une photographie du “Grand Héros de la Fête”, dans son char, photographie tirée par le “premier photographe du monde”, le célèbre William Notman. Une illustration du journal La Patrie (Édition du 25 juin 1924, page 2) suppose que ce mimodrame provient d’Italie. Ça reste à vérifier.

Cette année-là le Ti-saint-jean-baptiste de Montréal était personnifié par Maurice Vézina, enfant de M. Vézina, associé dans le commerce Cailloux & Vézina, bouchers, de la rue Rachel Ouest.

Illustration: Internet, Photographie de William Notman, le petit-st-jean-baptiste, 1867, Musée McCord.

Le char allégorique de Chambly, lors de la St-Jean-Baptiste de 1915. Fonds photographique de la Société d’histoire de la seigneurie Monnoir.