Le fort de Chambly sous toutes les couleurs. Celles de Louise-Amélie Panet

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – C’est une des rares femmes qui a peint le fort de Chambly. Louise-Amélie Panet (1789-1862), poétesse et peintre peu connue, nous a laissé cette “aquarelle plume et encre sur papier“. On notera le teint général coquille-d’oeuf, doté de nuances allant du beige au cuivré. Le fort de pierre grise se pose, en morte saison d’automne,  comme une palissade trouée et chapeautée. Juste le bleu délavé de la rivière et du fanion britannique casse le goût fade et décoloré, le ton blême de l’ensemble.

Le lecteur notera  l’entrée du fort située par erreur dans le bastion ouest et un cabanon-fantôme qui surgit de la toile près de la cabane. Il observera une seule échauguette au bastion nord, au dessus d’une chaine unique de pierres d’angle qui consolident le rempart. Les défauts de perspective de la courtine ouest (à droite sur le tableau) suggèrent un fort démesurément allongé en façade. Le clocher de l’église de St-Mathias est disproportionné alors que le mont St-Hilaire s’évanouit en pente douce.

L’oeuvre est non signée. On peut cependant la comparer à un autre tableau de Mme Panet intitulé “Marie-Anne Panet à la guitare“. Là aussi les teintes douces, comme paille et sable, dominent.

L’artiste, Louise-Amélie Panet est née à Québec, fille du juge Pierre-Louis Panet. Elle épouse William Bent Berczy. Ce dernier est le fils de Jeanne-Charlotte Allamand, son professeur d’art. La date de l’oeuvre nous est inconnue.

Louise-Amélie Panet

Sources: Archives photographiques numérisées de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Musée national des beaux-arts du Québec.