L’Académie du Canton et ses professeurs. Guérin, Galipeau et les autres…

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Joseph Guérin dit Lafontaine, ancien élève et maître de l’École Normale Jacques-Cartier viendra diriger l’Académie du Canton vers 1875. Les examens de l’Académie du Canton ont eu lieu il y a quelques temps d’une manière satisfaisante et M. Guérin, professeur, a bien droit de se réjouir des progrès de ses élèves. Il était instituteur à Saint-Mathias en 1874. Il s’est associé en avril 1875 dans un commerce à Chambly Canton avec Joseph Courtemanche. Mais l’association sera dissoute en 1877 et le commerce fera faillite en 1883. L’instituteur Guérin écrira en 1884 qu’il a réalisé “dix-sept années d’enseignement comme instituteur ”. Passé la quarantaine, il abandonnera l’enseignement pour aller ouvrir un village de colonisation dans le Témiscamingue. Il sera inhumé le 25 janvier 1922 à Kiamika. Le récit que Joseph Guérin a laissé de cette aventure de colons est captivant.

Joseph Guérin dit Lafontaine (1843-1922), fils de Théophile Guérin et de Sophie Saint-Denis, baptisé le 26 mars 1843, avait épousé à Chambly Marguerite Evans, fille de Richard Evans, “gardien de station” à Chambly, et de Marguerite Lemaire, le 27 février 1867.

Pour encourager l’instruction, les notables de Chambly-Canton organiseront des évènements bénéfice: “Joseph-Octave Dion donnera une lecture le 19 octobre 1875, sous le patronage de la Commission des Écoles dont le docteur Lafontaine est président. Les bénéfices iront pour l’achat de cartes géographiques et d’atlas nécessaires à la nouvelle école, dirigée par les citoyens de cette localité. Effectivement, il y a eu lecture de Joseph-Octave Dion”, écrit le journaliste, “et un souper aux huitres qui suivit, au bénéfice de l’Académie du Canton”.

“À Chambly-Canton, c’est samedi soir, en novembre 1876, que le bazar au bénéfice de l’éducation sera inauguré par une soirée dramatique dans la salle des Artisans. Le bazar qui sera très attrayant par les nombreux articles à rafler, sera ouvert dimanche après-midi. Nul doute que les Amis de l’Éducation ne se donneront la main pour venir en aide à cette municipalité scolaire qui cherche par de nombreux sacrifices à instruire la jeunesse ”.

Après l’instituteur Wenceslas Paquette, on engagera Joseph Barrette, en 1886, “pour 260 piastres, plus trois tonnes de charbon”. “Tout semble prospère à Chambly. L’école du Canton aura bientôt un professeur très distingué et à l’avantage de cet endroit”. Ce nouveau professeur, en 1899, sera Jean-Baptiste-Nectaire Galipeau, qui a laissé son nom à une rue.

Références: La Minerve: 13 et 30 octobre 1875, 1 février 1876 (texte); 12 novembre 1876. L’Étendard, 4 février 1883. Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 25 février 1899.

Illustration du haut : Archives de la Société d’histoire. La photo coloriée montre l’Académie du Canton, voisine de la chapelle.

L’école des Carrières circa 1960, avec alarme d’alerte d’attaque nucléaire.

Il ne reste en 2020 qu’un terrain vague derrière l’édifice de la Sébiq. La Sébiq loge actuellement dans la deuxième école, centenaire, du Canton. On la voit avec son système d’alarme sur le toit.