La saison de Rita Amabili-Rivet !

André Corbeij

MONT-SAINT-HILAIRE – L’automne qui s’installe nous offrira encore cette année une excellente rentrée littéraire avec plusieurs sorties de livres en région. Du côté de Mont-Saint-Hilaire, Rita Amabili-Rivet y va de deux nouvelles offrandes, dont une «AZAG et les enfants», qui sera lancée ce jeudi 15 novembre dans trois langues, dans l’enceinte de la Fondation Canado-Palestinienne du Québec, à Montréal.

Madame Amabili-Rivet revient d’Italie où elle y faisait le lancement et la promotion de son livre La Lingère d’Acquaviva, une épopée historique de 400 pages écrite en italien et qui se déroule au XIIIe siècle. Un roman dont l’action est campée dans la ville fortifiée d’Acquaviva Picena, en Italie. L’histoire est fortement imprégnée du patriarcat entourant la religion au temps des croisades.

«J’adore les romans historiques où l’on peut mettre en scène des époques complètes. Acquaviva Picena est une ville où ma grand-mère est née à la fin du XIXe siècle. J’ai repris contact avec ma famille là-bas et j’ai pu en apprendre davantage sur cette ville», explique l’auteure. «En 1234, on a marié la fille aînée de la famille la plus riche au neveu de l’empereur Frédéric II pour faire front commun afin de tenir tête aux alliances faites par le Pape. Ce mariage qui a été important, aura contribué à mettre la ville sur la carte. Chaque année, un groupe de comédiens férus de l’époque médiévale, recréés, costumés, l’ambiance et le repas de cette époque», poursuit madame Amabili.

Dans son roman, l’auteure dépeint une époque peuplée de croisades religieuses, et fait une large place aux femmes dans l’église. «Ces femmes étaient très présentes. Elles étaient liées au pouvoir des princes et des trois. C’est l’époque des sœurs franciscaines et des Béguines. Ces femmes qui se rassemblaient pour vivre leur foi. Elles priaient ensemble, soignaient les malades et tenaient tête à l’église parce qu’elles ne voulaient pas subir un ordre. C’est aussi l’époque des reliques où l’on vendait à pris d’or les ossements des Saints», explique l’auteure.

Abreuvée à la source d’archives et de la tradition orale, Rita Amabili-Rivet mettra en mots une époque assez rude où le pouvoir de l’Église est puissant. «Au nom de ce pouvoir, on a la capacité de faire taire les foules, de bannir les pauvres et les lépreux qui sont une menace pour la société. Ils doivent sonner une clochette pour annoncer leur présence ! On va même jusqu’à leur faire des funérailles avant qu’ils soient décédés!», poursuit l’auteure.

Ce roman est donc une ode à la foi. Rita Amabili-Rivet remet en contexte le pouvoir de l’Église qui avait droit de vie ou de mort sur les individus. «Je voulais surtout parler des femmes. Elles ont été très importantes à cette époque. J’ai toujours été interpellée par la recherche des femmes dans l’Ère chrétienne. Dès le début, elles avaient un rôle à jouer. Elles savaient qu’elles seraient mises de côté. Elles devaient prendre leur place par elles-mêmes. Elles avaient un pouvoir. La Lingère d’Acquaviva représente en fait la servante qui jette un autre regard que celui du Vatican de l’époque», conclut Rita Amabili-Rivet.

AZAG et les enfants

Deuxième ouvrage à paraître sous peu que cet AZAG et les enfants, un roman illustré d’une soixantaine de pages destiné aux enfants de 9 ans et plus. AZAG c’est GAZA écrit à l’envers.

«J’ai écrit pour les enfants de Gaza une histoire pour sensibiliser le monde à leur cause. Ma fille Ève a réalisé les illustrations. Dans ce livre, nous retrouvons un robot que les enfants vont construire à partir d’objets trouvés dans les ruines, dont un téléviseur qui lui servira de tête. Ce personnage les aidera à leur changer les idées de leur quotidien marqué par la guerre», explique Madame Amabili-Rivet.

AZAG et les enfants sera officiellement lancé dans quelques semaines et publié aux Éditions Guido Amabili en trois langues, Français, Anglais et Italien.

Résumé

Yahya voit la situation des gens de Gaza. Yahya a 10 ans. Il a eu l’abdomen brûlé par le phosphore blanc. Tout est cependant cicatrisé. Il est assez âgé pour avoir quelques souvenirs de la vie à Gaza en 2009, de sa mère, de son oncle et plusieurs voisins décédés cette année-là. Avec son amie Isra, il a imaginé réunir les enfants des alentours en faire quelque chose pour améliorer le sort des gens de son peuple.

 Depuis, chaque fois qu’ils le peuvent, un groupe de jeunes (ils doivent souvent traîner les petits de qui ils ont charge) s’attroupe à quelques pas de sa maison en ruine, dans un fond de cour abandonné où des débris de bois, de pierres et autres fragments de la ville en lambeau, leur font un abri à ciel ouvert. Ensemble, ils jettent un œil sur le quotidien d’un monde privé de liberté. À partir de là, ils réinventent une réalité à leur mesure.

Biographie

Rita Amabili est auteure et conférencière. Elle a publié une quinzaine d’ouvrages. Elle détient une maîtrise en théologie avec pratique en vulgarisation et en féminisme. Elle possède une expérience de plus de quinze années comme infirmière, accompagnante en fin de vie.

Son travail d’écrivaine et son expérience personnelle l’ont amené à travailler longuement sur les droits humains, les droits des enfants, la situation des enfants dans les conflits armés ou vivant l’oppression. Elle s’intéresse aussi de près à l’immigration, plus particulièrement l’immigration italienne au Canada.

Photographie du haut : André Corbeij / Journal le Montérégien inc. / Reproduction interdite ©