Entrer en religion, c’est perdre son identité et souvent quitter son pays…pour le Chili.

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La robe blanche des postulantes s’identifie souvent au deuil noir des parents. La tristesse des mères de voir s’éloigner leurs filles vers des missions, n’a d’égale que la douleur de ne peut-être plus les revoir.

Le 18 octobre 1852, cinq Sœurs de la Providence, sous la conduite de M. Huberdeau, prêtre, cédaient aux instances de Mgr Blanchet, évêque de Vesqualy en Oregon, pour aller fonder un couvent en Oregon. Parmi elles, soeur Larocque, originaire de Chambly.

Après un voyage long et extrêmement pénible, elles ne purent s’établir à Oregon City. Elles s’embarquèrent à bord d’un vapeur pour revenir au Canada, en contournant les Amériques. Après 78 jours de voyage en mer du Pacifique, elles débarquèrent à Valparaiso, au Chili.

L’archevêque de Santiago et le président de la république insistèrent pour les garder au pays. On leur offrait à prendre soin de nombreux orphelins d’une population de cent à cent vingt mille âmes !

Un an plus tard, répondant aux demandes de renfort pour le soin et la garde de quelque 800 enfants, la communauté de la Providence décida que douze nouvelles soeurs iraient les rejoindre….

“Ce sont encore des jeunes novices dont la plupart ont entre 17 et 21 ans. Leur noviciat n’a duré qu’un an”, écrit le journaliste.

Parmi ce nombre, on trouve la sœur Bourgeois, de Beloeil, dite soeur Marie-Louise, la soeur Demers, de Chambly, dite sœur Marie-Angélique, et soeur Coursolles, de Beloeil, dite Joséphine.

Les noms de ces courageuses jeunes filles qui s’arrachent ainsi des bras de leurs parents et de leurs compagnes pour aller travailler au bien-être moral et matériel d’un peuple barbare, méritent d’être offerts à l’admiration de leurs compatriotes…” (La Minerve, 17 octobre 1855, page 2).

Voici que 30 ans plus tard, on lira dans un journal : Mlle Larocque, Sœur de la Providence, fondatrice de l’hôpital de Santiago, Chili. Son tombeau est un lieu de pèlerinage. (Le Monde Illustré, 5 juillet 1884).

Nous ignorons les prénoms de ces jeunes filles, consacrées aux oeuvres de dévouement. Comment les identifier ?