Eau là là, c’est pas vrai !

 Lise Perreault

ENVIRONNEMENT – Hélas oui, c’est vrai.  L’ahurissante nouvelle!  La permission, pour les gazières et pétrolières, d’exploiter le Québec sur 53 225 km².  Sans égard pour nos plans d’eau, nos lacs et nos rivières !

Une multitude de plans d’eau dont la Richelieu, la Chaudière, la Saint-Maurice, le lac Saint-Jean, des dizaines de lacs et rivières en Gaspésie… De grands noms appris depuis notre petite enfance. Quant à notre emblématique Saint-Laurent, le règlement ne précise pas si les forages horizontaux et opérations de fracturation seront autorisés sous ses eaux majestueuses. Vous savez, ces 350 à 500 tonnes de produits chimiques pour l’équivalent de 4 à 7 piscines olympiques d’eau, injectées sous terre ou sous l’eau, pour fracturer la roche…

Le Québec, la plus vaste province du pays, est recouvert d’eau douce sur près de 10% de son territoire. Avec ses 990 km³/an d’eau renouvelable, la province recèle une réserve non négligeable en eau douce renouvelable de la planète. La préservation de cet élément vital est une responsabilité de taille.

À l’ère où les changements climatiques provoquent des sécheresses en des endroits disgraciés du globe, à l’ère où l’on vend l’eau, pour la boire, le fait de l’abandonner à une industrie qui la met en péril, qui risque de la rendre impropre à la consommation, est une aberration.

Le fâcheux sentiment qu’on laisse aller notre plus grande richesse, allègrement, sans se soucier ni de notre santé ni de l’avenir de nos enfants. Ni de notre volonté. Car ces projets de règlements de mise en œuvre qui permettent aux gazières-pétrolières d’exploiter dans nos lacs et nos rivières, ce laissez-passer est accordé sans souci pour les 300 municipalités qui réclament une dérogation au gouvernement provincial pour mieux protéger leur eau potable.

Pas davantage de considération pour les Fondation Rivières, Coalition pour une gestion responsable de l’eau Eau-Secours, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), Nature Québec, Alerte Pétrole Rive-Sud, Coalition Climat Montréal, Réseau québécois des groupes écologistes, Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé, pour n’en nommer que quelques-uns.

Ils sont une trentaine de groupes environnementaux, citoyens et syndicaux qui demandent le retrait des projets de règlements et, d’un même souffle, le retrait de la Loi sur les hydrocarbures, laquelle fut adoptée en décembre 2016, sous le bâillon.

Ça fait beaucoup de gens qui refusent de prendre cette orientation désastreuse. Et c’est logique, puisque c’est d’un rétrograde, aujourd’hui, avec la nouvelle réalité climatique, d’emprunter une ligne de futur aussi néfaste!

Alors, quand on est seul chez soi à absorber d’aussi désespérantes nouvelles, à se demander quand ça s’arrêtera? Ne reste-t-il qu’à se laisser empoisonner? Qu’à abandonner la nature à un tel avilissement, enlaidissement? N’y a-t-il plus qu’à laisser se perdre le trésor bleu, vivant et fertile de la Belle Province… Notre eau, notre eau douce parmi les meilleures au monde!

Quand on se désespère, peut-être vaudrait-il mieux s’informer auprès de ces groupes qui développent chacun leur propre expertise et ajouter notre ferveur à la leur pour leur prêter main-forte, contacter notre municipalité pour voir à la protection de nos sources d’eau potable!

Car je crois qu’est venue l’heure d’éviter le désastre, d’emprunter collectivement une voie viable.

Lise Perreault