Deux incendies de bateaux à vapeur dans le bassin de Chambly !

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Nous connaissons au moins deux incendies de bateaux survenues dans le bassin de Chambly. Un premier le 11 juillet 1836 qui fit trois victimes. Un autre le 27 juin 1901, sans victimes connues, mais qui causa une perte importante. Il est probable que le premier désastre se soit passé là où sont les ruines du quai Kuper derrière le restaurant Les Grillades du fort.

“L’Union Canadienne”, un vapeur appartenant à trois associés, Victor Chénier, capitaine, Henri Mongeau et Charles Boucher de Grosbois (ce dernier, est un médecin et entrepreneur de Chambly), fut complètement rasé par les flammes. Le bateau n’était pas assuré.

“Samedi soir, vers 11 heures, un incendie se déclara à bord de L’Union Canadienne, qui était accosté au quai dans le bassin de Chambly. On attribue cet incendie à quelques incendies dans les baux du bâtiment qui auraient causé le feu. Tout l’équipage dormait. L’odeur de la fumée réveilla le capitaine Chénier. Il trouva son matelot, qui faisait el quart, tout apeuré cherchant à éteindre le feu. Dans un instant, l’incendie éclata sur tous les points. On ne songea plus qu’à se sauver et a éveiller les personnes à bord. Le nommé Georg Barthelemy, garçon de chambre, natif d’Allemagne, n’a pas pu s’échapper et a été étouffé par la fumée et brûlé par les flammes dans la chambre des dames… Une dame, de 50 ans avec sa petite fille, 5 ans, Mme Holmes du Pot-au-Beurre de Sorel, se jetèrent à l’eau au milieu du trouble et de la confusion générale et périrent sans que personne ne s’en aperçut sur le moment. Leurs corps furent retrouvés plus tard… Il y avait à bord une grande quantité d’huile qui se répandit dans le bassin…” Le vapeur est une perte totale.

C’est une barge de transport, mue à la vapeur, comprenant des passagers à bord, qui périt dans les flammes en 1901: “La barge Victoria appartenant à M. Narcisse Paul, de Sorel, a brulé jusqu’au ras de l’eau dans le bassin de Chambly. La cargaison se composait de nouveautés, de sucre, d’épiceries et de bois. Elle se dirigeait sur St-Jean avec 50 passagers, en outre d’un équipage de 20 hommes. M. Benoit, surintendant du canal de Chambly, a déclaré que l’origine du feu était inconnue, mais on croyait qu’il avait pris naissance près des machines. La cargaison est évaluée à trois ou quatre mille dollars. Et la barge elle-même à cinq mille dollars”.

Source: La Minerve, 11 juillet et 15 août 1836; La Patrie 28 juin 1901, page 5.
Photo. Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Collection Émile-Caron, D-105-P08