Des vestiges archéologiques sous la rue Langevin à Chambly !

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Quels pouvaient bien être cette habitation et ces débris de cercueil dégagés par accident à Chambly en 1945 ? Lisons ce que raconte le journal La Patrie à ce sujet:

La découverte d’ossements, de débris de cercueil, de vieilles bottes desséchées et rongées et quelques autres menus objets, dans une tranchée que l’on est à creuser, rue Langevin, à Chambly-Canton pour la construction de canaux d’égouts, n’a pas manqué d’intriguer au plus haut point les autorités, comme toute la population de l’endroit et des environs. La Sûreté provinciale fut aussitôt alertée.

Avec d’autres employés de la municipalité précitée, M. Maximilien Allard surveillait les opérations d’une pelle mécanique, propriété de M. Patrice Baillargeon de Saint-Lambert, quand tout-à-coup, à une profondeur d’environ six pieds sous terre, l’excavateur mit à jour les vestiges d’une ancienne habitation dont les plus vieux habitants de l’endroit n’ont jamais connu l’existence.

C’est en creusant un peu plus profondément qu’on découvrit ensuite trois pièces de bois dont la forme et l’agencement indiquent qu’elles servirent jadis de couverture d’un cercueil. L’une des pièces est munie d’une poignée de fer. Sous ces débris de bois, les ouvriers alertés par M. Allard découvrirent encore des ossements humains, deux bottes de cuir pour homme d’un modèle très ancien, une bottine de forme plus délicate, un bout de courroie et une pièce de monnaie vieillie et rouillée portant la date de 1814”. (La Patrie, jeudi, 6 décembre 1945, pages 3 et 22).

Un carte dressée par l’arpenteur Ostell en 1851 nous apprend que toute cette partie de la rue Langevin actuelle a été une propriété de l’armée britannique depuis 1760 à 1860. Située entre le canal et l’avenue Bourgogne, la rue Langevin traverse aujourd’hui cette réserve militaire de la “British Ordnance”. Plusieurs constructions de petite et de grande dimension (comme des écuries) ont existé sur ce terrain. Quant aux ossements humains, une question se pose, où est passé le crâne ?

M. Maximilien (aussi nommé Émilien) Allard est marié à Rudy McCall. Ce journalier a fait baptiser deux enfants à la paroisse Très-Saint-Coeur-de-Marie en 1928 et en 1930.