Des Chamblyens en Californie. La ruée vers l’or

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – M. Georges Aubin entend publier prochainement une autre de ses recherches originales, soit les chercheurs d’or québécois en Californie dans les années 1850. L’auteur nous autorise aimablement à révéler les noms de quelques orpailleurs originaires de Chambly, partis en quête de richesse.

Nous avions déjà évoqué les personnes de Zéphirin Rochon (1819-1882) et d’Antoine Renaud (Journal Le Montérégien, 30 septembre 2020). Voici que la liste s’allonge.

D’autres rêveurs de fortune ont été tentés par la course. M. Aubin nomme Luc-Eusèbe Larocque (1815-1867), médecin, baptisé à Chambly le 23 février 1815, fils du capitaine de milice, Amable Larocque (1771-1854) et de Desanges Paré (1783-1827. Il s’établit à Saint-Jérome en 1844 avec son épouse, Louise-Cécile Testard de Montigny.  Le docteur Larocque sera inhumé à Chambly le 11 mars 1867. Il est le frère de Mgr Joseph Larocque, deuxième évêque de Saint-Hyacinthe, et l’oncle du député Gédéon Larocque. On a dit de Luc-Eusèbe qu’il avait fait une belle fortune.

Plus étonnant, il y a aussi Henri-Charles Fleury-Deschambault (1805-1878), avocat, fils du lieutenant-colonel de milice Louis Joseph Fleury-Deschambault (1756-1824) et de Gilette Boucher de Montarville. Il avait épousé Léocadie Proulx (1827-1888) à Boucherville le 21 août 1838 et auront quatre enfants dont trois survivront.  Il était co-seigneur de Saint-Denis en 1850 et seigneur unique de 1864 à 1867. Né à Québec, Henri-Charles Fleury Deschambault s’installera à Chambly où il deviendra “collecteur” au canal de Chambly, jusqu’à son décès le 27 février 1878, soit pendant 24 ans et “percepteur des douanes de Sa Majesté” (La Minerve, 12 septembre 1876).  Il aurait fait construire vers 1871 une superbe résidence, à l’adresse (autrefois) 1600, avenue Bourgogne. Résidence qui deviendra en 1881 la propriété de Mme Albani, célèbre cantatrice. Cette maison a été incendiée le 19 octobre 1963.

Édouard Derome (1803-1871),  baptisé à Chambly le 29 novembre 1803, fils du forgeron Michel Derome et d’Élisabeth Choquette du chemin Sainte-Thérèse. Sixième de treize enfants, il sera forgeron comme son père. Il épousera Marguerite McCutcheon en 1831 et semble s’établir à Saint-Jean-sur-Richelieu. Le 1er février 1839, le couple inhumait à Chambly une fille de quatre ans du nom de Marie-Bathilde. Les relations familiales entre Édouard Derome et Marguerite McCutcheon ne semblent pas être au zénith. Ainsi se plaint-elle en 1866, que son mari “est absent de cette province, qu’il l’a abandonnée il y a douze ans. Elle n’a jamais rien reçu de lui pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Elle est peu capable de travailler et qu’elle vend le tiers indivis de ses droits à son frère John (Jean-Baptiste) McCutcheon” (Charles-Gédéon Scheffer, 23 octobre 1866). Édouard Derome sera inhumé à Saint-Jean, âgé de 67 ans, le 16 juin 1871.

Georges Aubin précise que”l’ambulant Derome a continué de parcourir le monde et se serait rendu jusqu’au Pérou avant d’être rencontré, sur son chemin de retour (?), au Mexique, par Faucher de Saint-Maurice en 1864. (De Québec à Mexico, 2004).

Sources: Georges Aubin, chercheur émérite, auteur prolifique et historien. Il publiera: “Les Québécois et la soif de l’or en Californie,1849-1859“.