Des armuriers à Chambly. Aussi appelés jadis armoyers, armeuriers ou fourbisseurs

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – À l’ère de la chevalerie, l’armurier fabriquait les cuirasses, les armures et les diverses armes. Métier fort indispensable dans le contexte militaire. L’ost du seigneur devait “fourbir ses armes“.

En Nouvelle-France, tout foyer possède son arme à feu. L’armurier devient celui qui entretient, répare et nettoie les armes à feu. Il est probable que les armuriers se soient contentés de réparer les nombreuses armes brisées et d’assembler et adapter des canons et des platines de facture européenne sur des crosses fabriquées ici et parfois même importées. (Hardy, p. 70-71). Nous avons relevé à Chambly, poste militaire, la présence en période de guerre de quelques armuriers:

Louis Paillant (Payant) dit St-Onge (1737-1789), est qualifié d’armurier de la rivière Chambly. (RAPQ, 1924-1925, pages 229 à 356). Il est le fils de Joseph Payant et de Marie-Geneviève Legris. Il épousera Monique Lefort (1737-1801) à La Prairie le 8 septembre 1766.  Il est aussi navigateur et on le dit: “amiral du lac Champlain“. Il a servi les troupes françaises lors de la guerre de la Conquête.

Ambroise Massé (1748-1805), maître-armurier, épousera en cinquième noces Madeleine Fournier dit Lagrenade. (René Boileau, 6 août 1805). On le disait aussi maître-forgeron. (Antoine Grisé, 1er août 1778). Il achète de Pierre Vincelet une islette à foin dans la Petite rivière de Montréal, proche la Grosse Ile, à l’entrée des chenaux, en la seigneurie de Chambly, venant de feue Marguerite Breilly. (Jean-Baptiste Grisé, 20 février 1788. François Leguay, 17 janvier 1799; Médard Pétrimoulx, été 1804). Il sera inhumé à Saint-Joseph, le 12 mars 1805, âgé de soixante ans. L’inventaire de feu Ambroise Macé se trouve au greffe du notaire Boileau. (René Boileau, 6 août 1805). On apprend que l’armurier possédait: “Une enclume prisée à 50 livres, un soufflet, deux étocs, dix marteaux, cinq paires de tenailles, une meule et sa manivelle, trois filières, et un lot d’outils d’armuriers, ce lot estimé à 12 livres…” Selon les recherches de Raymond Ostiguy, Ambroise Massé eut à réparer un nombre impressionnant d’armes à feu lors de l’invasion américaine.

Léon Maunier (Monier) (c1784-1837), armurier domicilié à Montréal. Ses père et mère originaires de la ville de Québec sont Raphaël Maunier (Monier) et Josephte Blanchard. Le 2 mai 1815, à Chambly, il épousera Charlotte Lamoureux, fille mineure de François Adrien dit Lamoureux, maçon, et Charlotte Sérat dit Coquillard, en présence de Joseph Duchatel, ami de l’époux. (RSJ, 2 mai 1815). Ce couple fait baptiser à Chambly Léon Maunier, le 20 juillet 1815. Il est possible que cet armurier ait accompagné les troupes britanniques lors de la guerre anglo-américaine.

Alexandre Darville dit Droux (c1788-1828), maître-armurier, soldat démobilisé du régiment de Meuron, originaire de Meaux. (Joseph Demers, 19 août 1816, 4 septembre 1816); forgeron (Registre de Saint-Joseph, 19 avril 1817); maître d’école (Registre de Saint-Joseph,  20 octobre 1817; 19 septembre 1820); huissier (Joseph Demers, 19 octobre 1820), il épousera Henriette Proteau, fille de Jean-Marie Proteau, menuisier, et de Marie Meunier, en présence de Paul Milliard, François Valade et de François Séguin, le premier juillet 1816. Ce couple porte en terre Paul-Alexandre Darville, né la veille, le 21 août 1817.  Darville, journalier, décèdera le 12 septembre 1828 à Saint-Joseph, âgé d’environ 40 ans. La fin de la guerre de 1812-1814 oblige le maître-es-armes à exercer d’autres fonctions.

Joseph Hewie maître en fait d’armesprofesseur d’armes, époux de Charles-Delphine Ménard, résidente à Boston, est mentionné dans un acte du notaire Scheffer à Chambly (Charles-Gédéon Scheffer, 13 juillet 1843).