De Bourges à St-Louis, à St-Mathias et à Montréal. Ernest et Armand Doin

Paul-Henri Hudon

HISTOIREErnest Doin (1809-1891) instituteur à Saint-Mathias, né le 15 octobre 1809, marié à Adèle Laumier, 28 ans, arrive au Canada en 1847. Ce couple de Français se serait marié à Saint-Louis, au Missouri, en 1844. On voit Ernest Doin habiter à St-Mathias entre 1849 et 1854 (V. Vincelette, 7 avril 1851). Le notaire Bertrand écrit qu’il “est héritier pour 1/5 dans la succession de feu Pierre Doin, ex-instituteur et organiste de la cathédrale de Bourges, département du Cher en France, et de feue dame Marthe Cornette, ses père et mère”. C’est à ce titre qu’il “donne procuration à Joseph Petitot, professeur de langues de Bourges, département du Cher en France, de veiller à la succession,.. etc“. (Paul Bertrand, 3 juin et 2 décembre 1850, 10 juillet 1854).

Bien plus il donne mandat à “Édouard Dorval, marchand de St-Mathias, de retirer et percevoir une lettre de change qu’il recevra au mois d’août prochain de la somme de 600 livres d’ancien cours qui doit venir de France“. (Paul-Solyme Bertrand, 24 juillet 1854). Le couple Doin donne naissance à trois enfants, baptisés à St-Mathias: Honoré (1849), un “anonyme” (1850) et Pierre (1851), et à deux autres baptisés à Marieville: Octave (1853), Archange (1855). Onze enfants au total seraient nés au sein de cette famille Doin-Laumier qui a habité aussi à Iberville et à Longueuil.

Ernest Doin sera aussi professeur à St-Jean, à La Prairie entre 1861 et 1863, et enfin à Montréal. Outre sa fonction de pédagogue, il  était dramaturge et artiste dramatique. “Il fut le créateur du théâtre français à Montréal“, écrit La Presse. Il serait l’auteur d’environ 10 pièces théâtrales. (Massicotte dans Bulletin des recherches historiques). Le Franco-Canadien écrit: “La représentation donnée à Iberville, samedi soir, a été digne du programme et de l’habile directeur M. Doin. Ce Monsieur a particulièrement excité l’hilarité et l’admiration générales dans ses chansons et ses rôles comiques. Les jeunes amateurs qui l’assistaient se sont montrés ses dignes élèves et nous leur prédisons, qu’avec un peu d’habitudes et les conseils de M. Doin, ils finiront par faire d’habiles acteurs. La salle était comble et nous ne doutons pas que la recette, laissée à la générosité du public, ait été des plus satisfaisantes“.

Le journal L’Ordre annonçait en 1859 que “M. Doin et les demoiselles Bouley donneront leurs dernières représentations théâtrales à la salle Saint-Jean-Baptiste de l’Institut canadien français. Prix d’entrée: 0.25¢. 

 Ernest Doin décèdera à Montréal, âgé de 82 ans, le 26 septembre1891. Son fils, Armand Doin (1847-1917), était né à St-Jean le 12 juin 1847. Il épousera le 25 octobre 1870 Rachel-Azilda Bourdon, (décédée le 26 mars 1907), fille du capitaine Isaïe Bourdon, de Longueuil. “Il décèdera en mai 1917 à Montréal, laissant cinq enfants. Il s’était associé au fils de la maison G. B. Lorge, <hatters and furriers>, qu’il avait dirigée pendant 30 ans. (La Presse, 25 mai 1917).

Armand Doin, “chapelier de Montréal, résidait au 984, De Montigny. Il a tenu commerce au 1584, rue Notre-Dame à Montréal, vis-à-vis le Palais de justice. “Chapelier et marchand de fourrures, il célèbrera ses 50 ans, anniversaire de son entrée dans l’industrie, le 24 mai 1913” Pendant des années, M. Doin “carries a heavy and first-class stock, which embraces every description of hats, caps, for men, youths, boys and children, fine furs and straw goods… Les canotiers, panamas, melons, calottes  et hauts-de-forme, galurins, stetsons n’ont pas de secrets pour lui.

Références: Marcel Fournier, Les Français au Québec, 1765-1865, Septentrion, 386 pages.  L’Ordre, 26 août 1859. Franco-Canadien, 15 janvier 1861, p. 3.

Illustration d’Armand Doin dans Montreal Illustrated, 1894, p. 260. Journal La Patrie, 23 juin 1900. La Presse, samedi 24 mai 1913.