CS English-Montreal : vive réaction du chef du Bloc

POLITIQUE – Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois et député sortant de la circonscription de Beloeil-Chambly, a vivement réagi à la demande de la commission scolaire English-Montreal qui réclame du gouvernement fédéral de renvoyer le projet de loi 96 du Québec sur le français à la Cour suprême et qui nie l’existence de la nation québécoise.

« Le Québec doit être le maître d’œuvre de sa politique linguistique pour contrer le déclin du français, une réalité que nie la English-Montreal et qui est pourtant démontrée. N’en déplaise aussi à la English-Montreal, les Québécois forment une nation dont la seule langue commune et officielle est le français. La Chambre des communes a constaté, à la demande du Bloc Québécois, que le Québec avait le droit de se définir ainsi dans la constitution. J’invite tous les chefs de partis à le répéter aujourd’hui à l’intention de la English-Montreal, ainsi qu’à rappeler qu’il faut agir pour protéger le français au Québec. Le message doit être clair pour que la commission scolaire le saisisse bien », a déclaré M. Blanchet.

Le Journal de Montréal révélait ce matin que la commission scolaire English-Montreal demande à Ottawa de renvoyer le projet de loi 96 du Québec à la Cour suprême. Elle reproche également à Québec de « réécrire unilatéralement la constitution pour reconnaître le Québec comme une nation où la seule langue est le français » et insiste sur sa prétention selon laquelle le Québec « n’est pas une nation et ne l’a jamais été ».

Le projet de loi 96 du Québec, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, vise à étendre l’application de la Charte de la langue française de manière à renforcer la promotion et la protection du français au Québec. Il inscrit également dans la constitution canadienne que « les Québécoises et les Québécois forment une nation » et que « le français est la seule langue officielle du Québec. Il est aussi la langue commune de la nation québécoise ».

Le 16 juin, la Chambre des communes a adopté cette motion de M. Blanchet : « Que la Chambre convienne que l’article 45 de la Loi constitutionnelle de 1982 confère au Québec et aux provinces la compétence exclusive pour modifier leurs constitutions respectives, et prenne acte de la volonté du Québec d’inscrire dans sa constitution que les Québécoises et les Québécois forment une nation, que le français est la seule langue officielle du Québec et qu’il est aussi la langue commune de la nation québécoise ».

Tous les partis l’ont appuyé, malgré l’abstention notoire de neuf députés libéraux formant 25 % du caucus québécois : Sherry Romanado, de Longueuil–Charles-LeMoyne; Anju Dhillon, de Dorval— Lachine—LaSalle; Anthony Housefather, de Mont-Royal; Angelo Iacono, de Alfred-Pellan; Annie Koutrakis, de Vimy; Emmanuela Lambropoulos, de Saint-Laurent; Francis Scarpaleggia, de Lac-Saint[1]Louis; Peter Schiefke, de Vaudreuil-Soulanges; et Sameer Zuberi, de Pierrefonds–Dollard.

« Le Bloc Québécois défendra toujours les intérêts des Québécois et de la nation québécoise, à commencer par sa langue commune et officielle, le français. Les Québécois savent que nous respecterons fermement cet engagement, aujourd’hui comme demain », a conclu M. Blanchet.

Demi mea culpa de la EMSB

Suites aux réactions du premier ministre du Québec François Legault et du chef du Bloc Québécois sur les positions sur la nation québécoise, la commission scolaire English Montréal (EMSB) a rectifié le tir un peu plus tard dans la journée.

«Bien que nous ayons des préoccupations sur l’amendement constitutionnel proposé, nous avons erré en remettant en question le fait que le Québec est une nation», pouvait-on lire dans la déclaration du président d’EMSB, Joe Ortona.

Ce dernier recommandera donc aux commissaires de biffer les passages sur la nation dans la résolution au fédéral de s’adresser à la Cour suprême afin qu’elle se prononce sur sa légalité  de la loi 96 du gouvernement Legault sur le français, langue officielle et commune du Québec, bien que cette dernière restreindrait l’accès à l’éducation en anglais.

Rappelons que dans la foulée de la déclaration de la EMSB, M. Ortona a été exclu de l’équipe de Denis Coderre comme conseiller municipal aux élections de novembre à Montréal.

Photographie : André Corbeij © / Tous droits réservés