Crues des eaux du Richelieu et éboulis à Chambly

Paul-Henri-Hudon

HISTOIRE – En 1883, des contribuables invitaient “les conseillers municipaux de Chambly-Bassin à se rendre sur les lieux de l’éboulis à la côte vis-à-vis la propriété du Dr Taupier, pour constater la situation” . (Procès-verbaux de la municipalité du Bassin de Chambly, 19 juin 1883).

À nouveau en 1885, “le Conseil est invité à se rendre sur les lieux où la côte et le chemin ont été endommagés par la crue des eaux et les vents, ainsi que les ponts de pierre, pour examiner les dommages”. (Procès-verbaux de la municipalité le 1er juin 1885).

Les maires de Chambly-Bassin étaient, en 1883, Godefroy Larocque et, en 1885, Joseph Ostiguy. Quant au docteur Taupier, il s’agit de Jean-Salomon Taupier (1852-1938), qui donnerait adresse, aujourd’hui, au 1622, avenue Bourgogne

Le Conseil municipal “avait autorisé le maire à acheter du fil de fer de ¾ de pouces nécessaire pour protéger les côtes le long du bassin de Chambly, de la « Dominion Wire Rope Company ». Mais la pose de ce treillis métallique n’a pas suffi, semble t-il,  à empêcher les dégâts. (Procès-verbaux de Chambly-Bassin, 13 mai 1889).

Messieurs Deschamps et Demers offrent de plus à la municipalité de fournir de la pierre pour les côtes. (Procès-verbaux de la municipalité de Chambly-Bassin, 24 décembre 1897, p. 287).

Les efforts municipaux ne suffisent pas. Le problème perdure. En 1901, il est résolu “que le conseiller Caron soit nommé pour aller rencontrer Me Victor Geoffrion, député du comté de Chambly aux Communes, pour l’opportunité de faire voter un certain montant pour la réparation des côtes le long du bassin de Chambly, vu que le haut niveau de l’eau de la rivière, occasionné par la chaussée de St-Ours, est la cause première de tous les dégâts éprouvés par les côtes tous les printemps“. (Procès-verbaux de la municipalité de Chambly-Bassin, page 374, 5 août 1901).

En 1928 et 1929, on renouvelle la demande d’aide fédérale. La municipalité plaide que “l’exhaussement de la <dam> de St-Ours fait hausser l’eau autour du bassin, détruit les côtes historiques de notre village et menace les chemins publics sur le bord de l’eau“. Le conseiller Caron serait vraisemblablement Pierre-Émile Caron (1874-1943).

Enfin, le gouvernement fédéral contribuera en 1931 “par une somme de 20 000 $ pour la protection des côtes“. Mais c’est surtout après la grande inondation d’avril 1936 que le gouvernement octroiera des subsides “pour un mur de rétention”. Serait-ce l’un de ces murets qui longent la rue Martel  ? Précisons qu’on est au coeur de la grande crise économique et que cette aide fédérale s’inscrit aussi dans un programme de création d’emplois.

Le canal de St-Ours avait été inauguré en 1849. Puis l’écluse a été refaite entre 1929 et 1933 pour la rendre conforme au gabarit des barges américaines. En 1967, le barrage a été refait.

Illustration: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Fonds Conseil économique de Chambly, P-028, p-15. La maison Taupier, à toit à la Mansart, est en briques rouges, à gauche de la photo.