COVID-19 : Québec annonce la vaccination obligatoire des intervenants de la santé et des services sociaux

QUÉBEC – Le gouvernement du Québec a confirmé que, dès le 15 octobre, tous les intervenants de la santé et des services sociaux, qu’ils soient en contact direct rapproché ou non avec les patients, devront être adéquatement vaccinés contre la COVID-19, à moins de contre-indication à cet effet.

Cette décision se fonde sur les recommandations des autorités de santé publique, à la suite de la commission parlementaire qui s’est tenue les 26 et 27 août dernier sur cette question. Le principal objectif d’une telle mesure est de protéger l’ensemble des clientèles vulnérables, dans un contexte de quatrième vague de COVID-19 qui coïncide avec la hausse rapide du variant Delta, hautement transmissible.

« On doit donc apprendre à vivre avec le virus. Une fois qu’on réussira à stabiliser le nombre d’hospitalisations, il va falloir accepter de continuer à avoir des hospitalisations. Nous travaillons sur un plan pour avoir plus de personnel afin de supporter l’impact de la COVID sur notre réseau tout en étant capables de continuer à soigner les gens qui ont d’autres maladies. À ce jour, 87 % des Québécois ont reçu une première dose. C’est admirable, mais le 13 % qui reste est très à risque. Je demande aux Québécois d’essayer de convaincre une personne non vaccinée de se faire vacciner. On doit les convaincre avec de l’information. Je comprends leurs inquiétudes, mais regardez nos hôpitaux se remplir. Je suis convaincu qu’à force de se retrouver à l’hôpital, les non-vaccinés vont finir par se faire vacciner », a mentionné le premier ministre François Legault.

Les intervenants concernés par cette obligation sont ceux qui ont des contacts rapprochés avec les patients ainsi que ceux qui sont en contact avec ces intervenants (p. ex., partage des aires communes comme la cafétéria, les ascenseurs, etc.), y compris les médecins, les sages-femmes, les professionnels en clinique privée et les bénévoles, principalement dans les milieux suivants :

  • les centres locaux de services communautaires;
  • les centres hospitaliers;
  • les centres d’hébergement et de soins de longue durée, publics, privés non conventionnés et conventionnés;
  • les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse;
  • les centres de réadaptation;
  • les établissements privés conventionnés autres que les CHSLD;
  • les ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF);
  • les résidences privées pour aînés;
  • les groupes de médecine familiale (GMF);
  • les titulaires de permis d’exploitation de services ambulanciers et la Corporation d’Urgences-santé;
  • les laboratoires d’imagerie médicale offrant des services publics;
  • les entreprises d’économie sociale en aide à domicile;
  • certains groupes communautaires et acteurs qui offrent des services aux personnes vulnérables.

Tous ces intervenants devront fournir une preuve de vaccination complète. Sans cette preuve, ils devront être affectés à d’autres tâches, lorsque cela est possible. Lorsque cela est impossible, ou si l’intervenant refuse, celui-ci ne pourra réintégrer son travail et ne recevra aucune rémunération.

Il est à noter que les personnes proches aidantes, de même que les personnes visitant un proche, devront présenter leur passeport vaccinal afin de prouver qu’elles sont adéquatement protégées contre la COVID-19, peu importe le milieu.

La vague des non-vaccinées

Une constatation claire s’impose : cette quatrième vague est celle des personnes non vaccinées ou non adéquatement vaccinées. En effet, les personnes vaccinées avec deux doses courent 30 fois moins le risque d’être hospitalisées que les personnes non vaccinées, a souligné le premier ministre et, jour après jour, les nouvelles admissions dans les hôpitaux et aux soins intensifs concernent en grande majorité des personnes non vaccinées.

« Nous l’avons répété à de multiples reprises ces derniers mois : la vaccination est le meilleur outil de lutte contre cette pandémie, autant pour se protéger individuellement que pour préserver la capacité de notre système de santé à offrir ses services à la population. En plein cœur de cette quatrième vague de cas et avec la rentrée scolaire qui vient d’avoir lieu, il importe de nous assurer que nous pourrons garder le cap, et notamment à l’égard des personnes plus vulnérables. L’obligation de vaccination que nous annonçons aujourd’hui constitue une solution qu’il était nécessaire d’adopter au vu de la situation actuelle », a conclu Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux.