COVID-19 : Musicien… en temps de crise

André Corbeij

CHAMBLY – Les temps sont durs pour l’industrie du spectacle qui voit tout un pan de ses activités annulé ou reporté. Sylvain Lamothe en sait quelque chose. Musicien professionnel, depuis l’appel du gouvernement au confinement et à l’interdiction des rassemblements publics, il a vu fondre ses revenus comme neige au soleil.

Même si l’aide du PCU du fédéral lui permettra de sortir la tête de l’eau pendant quelques semaines, il aura quand même perdu plusieurs milliers de dollars puisque que les festivals auxquels il devait prendre part cet été ont été annulés. Et une tournée qu’il devait entamer avec Brigitte Boisjoli à la mi-mars a été reportée à l’automne, si tout va bien.

Confiné dans sa résidence de Chambly, le musicien conserve le moral et surtout son équilibre…devant jongler avec la garde partagée de ses deux enfants de 9 et 11 ans. Et comment ça se passe chez-vous Sylvain ?

“On redécouvre les petites choses qu’on avait un peu laissé de côté, comme passer plus de temps avec les enfants et composer de la nouvelle musique. Quand l’annonce du premier ministre est tombée le 12 mars, j’étais au Presse Café à Chambly. Et je me suis dis : Oh boy ! Ça va durer plus longtemps qu’on pense ! J’avais des spectacles prévus pour cette fin de semaine là et ils ont été annulés. Je m’étais préparé mentalement et j’avais dis aux enfants : Y’a des bonnes chances que vous ne retourniez pas à l’école. Et c’est arrivé”, explique Sylvain.

Ne pas perdre la main

Confiné depuis plus de un mois donc , Sylvain Lamothe s’ennui de la scène certes. Cela fait partie de l’ADN de tout artiste de la scène. Le Chamblyen poursuit dans le confort de son logis l’exploration musicale. Bassiste professionnel de scène et de studio, il a ressorti sa contrebasse pour se refaire la main sur des vieux standards jazz de Charlie Parker et cie.

“Je me suis fait un petit set up dans le salon. Quand les enfants ne sont pas à la maison, j’en profite pour jouer de la contrebasse. je fais des gammes et des arpèges. J’ai un clavier. Je compose. Peut-être que ces nouvelles idées vont mener à quelque chose plus tard. Je n’ai pas de deadline. Je pratique des vieux trucs que je n’ai pas le temps de jouer en temps normal. À 40 ans, on ne joue plus de la même façon qu’à 17. Je joue pour mon propre plaisir et c’est le fun. Je me tiens en forme pour conserver un certain équilibre. Oui, je continue à faire de la musique mais il n’y a pas que ça. Je fais du vélo, de la course, je cuisine et je passe du temps avec les enfants. Il est important de leur expliquer les règles de distanciations et de prendre de bonnes habitudes. Ils comprennent bien. Pour eux, le confinement se passe super bien. Ils sont vraiment bons”, confie Sylvain.

Le cowboy en running

Depuis quelques semaines, ARTV diffuse une série de 7 émissions autour de la musique country animé par “le cowboy en running’”Pascal Allard. L’émission présente la musique country d’ici avec des références historiques. Une prestation scénique “live” complète chaque émission. Sylvain Lamothe y est le bassiste du groupe. Sylvain collabore avec Pascal Allard depuis quelques années autant sur scène que sur disque.

“Je suis dans son paysage depuis ses deux derniers disques. Quand son projet d’émission a été accepté par Radio-Canada, c’était clair pour lui qu’il y aurait un band live sur le show. Nous sommes donc entré en studio pour faire les 7 fins d’émissions. Nous avons joué les chansons 2 à 3 fois chaque, pour permette aux caméras de saisir plusieurs angles différents. Ce qui est bien avec l’interprétation des tounes, c’est qu’elles ont été revampées, surtout au niveau de l’instrumentation. On a du banjo, de la guitare 12 cordes”, explique Sylvain.

L’émission en bref

LE COUNTRY DE DRUMMOND – Le cowboy en running, aux sources du country québécois

Pascal Allard, dit Le cowboy en running, nous plonge dans l’histoire de la musique country québécoise en revisitant les parcours de chanteurs et chanteuses qui ont marqué la culture country d’ici depuis plusieurs générations. LE COUNTRY DE DRUMMOND, une série de sept émissions de 30 minutes, sera présentée sur ICI ARTV le vendredi à 21 h du 3 avril au 15 mai.

Patrie du pionnier Marcel Martel, la région de Drummondville est emblématique du country québécois. À travers des récits ludiques, Pascal Allard dévoile les influences des musiciens et musiciennes qui ont contribué à la création du genre. Cette série nous fait aussi prendre conscience avec humour de l’influence de la culture américaine sur une population majoritairement francophone en milieu rural. De la sociologie au grand air, en route vers le soleil couchant, au son du country de Drummond!

Dans le premier épisode le vendredi 3 avril, Pascal s’intéresse à la carrière de près de 70 ans de Renée Martel, qui a décloisonné la musique country et est devenue populaire tout en gardant son style. Les émissions suivantes s’articulent autour des artistes country Marcel Martel (10 avril), Les Frères Bessette (17 avril), Gaston Mandeville (24 avril), Gildor Roy (1er mai), Kaïn et Les Trois Accords (8 mai) et Georges Hamel (15 mai).

À propos de Pascal Allard

Né à Drummondville sur une ferme où son père élevait des chevaux de course, Pascal Allard a grandi aux accents de la musique country. Mais c’est sous le pseudonyme Peya que le jeune auteur-compositeur- interprète signe un premier disque pop. Il compose ensuite des chansons pour Mixmania 2 et 3, des musiques pour diverses émissions de télé et produit des numéros pour l’émission Brassard en direct d’aujourd’hui. Il revient à ses racines country avec la sortie de l’album Je voulais marier Renée Martel, une chanson-titre qui lui permet d’être accueilli instantanément dans le milieu de la musique country québécoise.

Le country de Drummond | Un amour qui ne veut pas mourir

Pascal Allard et son groupe interprètent la chanson très connue Un amour qui ne veut pas mourir de Renée Martel. 🎶

Posted by ICI ARTV on Wednesday, April 15, 2020

 

 

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