Courtoisie en Blus

RICHELIEU – Mentionnez ces mots dans une conversation « retour à la maison, fin de journée, autoroute 10 ou route 112 » et vous obtiendrez invariablement : congestion, enfer. Je l’ai vécu à un point tel que je me disais « Jamais plus je n’irai travailler à Montréal. Perdre ma vie dans le trafic, quelle horreur! » Vous connaissez l’adage « ne jamais dire jamais ». J’ai obtenu un contrat de dix mois et le bureau est situé … au Parc olympique !

Deux aller-retour en voiture suffirent à me convaincre de donner une chance au transport collectif. Utilisant ces derniers uniquement en voyage ou lors de mes aventures olympiques, je n’avais pas d’attentes à priori, sauf peut-être celle de vivre des retards et l’indifférence d’employés blasés. L’escargot peinant sur l’autoroute se transforma donc en blusard heureux. Blusard comme dans usager du transport collectif offert par le CIT Chambly-Richelieu-Carignan.

Depuis janvier, du lundi au vendredi vers 7 h 05, je monte à bord d’un des confortables autocars du Blus. Beau temps mauvais temps, incidents ou pas sur le pont Champlain, le Blus nous transporte au Terminus Centre-Ville en 35-45 minutes. Premier constat : l’accueil chaleureux des chauffeurs. Compteur à la main, sourire aux lèvres, ils nous souhaitent la bienvenue à bord. Au débarcadère du 1000, de la Gauchetière, ils se retournent et nous souhaitent une bonne journée, avant de reprendre le chemin inverse. En semaine, entre 6 h et 9 h, il y a vingt départs du stationnement incitatif de Chambly, avec une pointe de six départs entre 6 h 50 et 7 h 10.

Je retrouve Blus et chauffeur souriant en fin de journée, aux environs de 16 h 40. Mis à part un « trou » de 15 minutes entre 17 h 31 et 17 h 46, les départs de Montréal s’effectuent aux cinq minutes entre 16 h et 18 h 30.

Deuxième constat : la courtoisie des passagers. À l’arrivée aux terminus, deux par deux, de la droite à la gauche, rangée par rangée, les passagers quittent le Blus, saluant au passage le chauffeur. L’accès à bord à Montréal se fait aussi dans le calme, les gens suivant sagement la ligne orange peinte au sol qui indique la porte 16.

Conclusion de ces six premiers mois en transport collectif ? Je compte les retards sur les doigts d’une main. Confort, WiFi et air conditionné rendent le transit entre le bassin de Chambly et le centre-ville moins pénible qu’en mode escargot. Bravo aux chauffeurs des Blus pour la courtoisie et aux administrateurs du CIT pour la fréquence de service.

Christian Fortin