COP26: Ottawa doit faire preuve de courage selon le Bloc

OTTAWA – Le Bloc Québécois réagit au passage de Justin Trudeau à la 26e Conférence des Nations unies sur le climat qui se tient actuellement à Glasgow. Selon le Boc, « l’annonce d’un plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier relève peut-être de la stratégie pour plaire aux pétrolières et gazières de l’Ouest, plutôt que s’attaquer au véritable problème : le plafonnement et la réduction de la production, du transport et de l’exportation des hydrocarbures qui étouffent la Terre ».

Promis lors de la récente campagne électorale, le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier ne serait pas un remède miracle à l’impact de l’exploitation des combustibles fossiles au Canada, comme le prétendrait le gouvernement Trudeau. « Au contraire, cette approche risque de compromettre le véritable objectif de la transition énergétique : renoncer à tout nouveau projet de production d’hydrocarbures. Le Bloc Québécois propose donc que le gouvernement du Canada s’inspire du Québec, qui a annoncé en septembre dernier cesser toute exploration et exploitation de la filière gazière et pétrolière, en mettant fin à toute forme d’aide financière au secteur des hydrocarbures »,  poursuit le Bloc.

En revanche, le chef du Bloc Québécois et député de Beloeil-Chambly, Yves-François Blanchet, reconnaît de réelles vertus à l’accord international annoncé consistant à réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre (2020-2030) des pays signataires, soit l’essentiel des pays industrialisés : « Faire front commun pour réduire les émissions de méthane, compte tenu de sa puissance et d’une relative facilité de mise en œuvre, est salutaire. Il ne faut toutefois pas que cette approche serve de prétexte pour, d’une part, subventionner l’industrie pétrolière et, d’autre part, pour cacher derrière un plafonnement des émissions globales une augmentation de la production qui annulera cette même réduction. On reconnaîtrait bien là la signature libérale, mais on doit souhaiter que le ministre de l’Environnement soit ferme. »

Le plan gouvernemental pour réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier mise en grande partie sur les technologies de captation et de stockage de carbone, encore au stade de la recherche et développement. En plus de se révéler extrêmement onéreuses et de compromettre la rentabilité à court terme d’une industrie accroc aux subventions, ces techniques n’ont pas les vertus auxquelles les promoteurs s’attendent et ne permettent surtout pas de soutenir la nécessaire transition vers les énergies renouvelables. À titre d’exemple, uniquement pour l’année 2020-2021, les 675 millions de dollars du Fonds de réduction des émissions serviront exclusivement à réduire les émissions de méthane produites par l’exploitation pétrolière.

Le Bloc Québécois rappelle que l’enjeu prioritaire de la lutte aux changements climatiques est d’opérer une transition énergétique juste et d’investir ainsi dans un nouveau modèle fondé sur les énergies propres et renouvelables. L’ONU a récemment dévoilé que les températures moyennes au Canada seront nettement supérieures à 2,7 degrés d’ici 2100, si le scénario des cibles actuelles ne change pas. L’Accord de Paris prévoit pourtant de limiter la hausse de température à 1,5 degré.