CHAMBLY – Rentrée théâtrale canon au café-théâtre de Chambly avec la pièce Le champ des morts. Même une semaine après avoir assisté à la pièce, ses images et son propos nous hantent encore…
Rarement aura-t-on vu sur les planches de la vénérable institution de l’avenue Bourgogne, autant de cohésion, de ferveur et d’émotions, réunies à la même enseigne.
Le texte, tiré des poèmes d’Edgar Lee Master, traduit et adapté dans le langage du terroir québécois est tout simplement magistral.
Le rideau s’ouvre sur un champ de corps humains étendus au sol, qui entonne en coeur une litanie… on comprendra bien vite que ces «fantômes» errants dans le village reviennent à la vie pour nous raconter leur histoire, des histoires de gens simples pour la plupart, qui nous confessent leurs états d’âme sur ce qu’ils ont été avant leur trépas, ce qu’ils ont vécus où ce qui serait arrivé si leur vie avait pris un autre tournant. L’exercice nous laissera au final des réflexions et des perles de sagesse sur la vie et…la mort…
Outre le texte et le jeu impeccable des comédiens, ce qui cloue le spectateur béat d’attention et le plonge dans un état second, c’est la musique; une musique envoûtante qui devient un personnage en parfaite symbiose avec le jeu des comédiens. La touche d’un vernis sur tableau déjà achevé, le public demeurant suspendu aux lèvres des acteurs tout au long de la pièce pour goûter chaque note d’une partition magistrale.
La mise en scène de Chantal Reichel est inventive. Tour à tour, la quarantaine de personnages interprétés par neuf comédiens se livrera à des monologues au-devant de la scène pendant que les autres acteurs en retrait derrière, mais toujours visible des spectateurs, dans une parfaite chorégraphie, changeront de costumes pour interpréter des figurants qui mettront en images et en mouvement l’action décrite par les monologuistes.
Coup de maître donc que Le champ des morts. Chapeau à la distribution : Daniel Boutin. Sylvie Charland, Nathanël D.Gemme, Véronique Dupont, Anne-Marie-Guay, Julie Morissette, Anne Paquin, Jean-François Paradis et Céline Roy.
La pièce sera jouée les vendredis et samedis jusqu’au 28 octobre. Renseignements : 450-447-2953.
Photographies : André Corbeij/Reproduction interdite ©