C’est l’été…une foule de sujets chauds

BELOEIL (La dépêche du COVABAR). Sans aucun doute, l’été s’est maintenant bien installé et manifeste chaudement sa présence.  Le lundi 3 juillet dernier ayant été la journée la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial.  Le mercure dépassant pour la première fois, la barre des 17 °C de moyenne, selon de premières mesures d’un organisme météorologique américain.

L’Agence France-Presse, mentionnait aussi que « ce record, qui doit encore être corroboré par d’autres mesures, pourrait être rapidement battu alors que l’hémisphère Nord débute la saison estivale et que la température mondiale moyenne continue en général de monter jusqu’à fin juillet-début août ».

L’hémisphère nord, c’est chez nous! À Kuujjuaq, un village du Nunavik, il faisait 34oC le mardi 4 juillet, pendant qu’a Selluit, à moins de 4 heures de vol, il faisait 2oC.  Et ce, pendant que nos forêts brûlent. Peut-on croire qu’il y a des gens qui nient encore les changements climatiques et qui préfèrent ignorer la nouvelle réalité climatique qui s’est installée.

Quel rapport avec l’eau me direz-vous? Et bien au sortir des activités du mois de l’eau, tenues en juin, il est d’importance capitale d’accentuer les moyens de protection de la ressource.  Le MOIS de L’EAU, ça doit être à tous les jours de l’année.

Depuis les années ’80, où s’est mis en place l’avènement des usines d’épurations municipales, l’assainissement des eaux usées a contribué à l’amélioration de la santé de nos cours d’eau au Québec.  Par ailleurs, malgré les carences encore présentes, ces résultats ne sont pas un aboutissement mais un projet continu où l’État et les municipalités devront continuer d’investir pour moderniser et adapter les infrastructures aux changements climatiques.

Ces améliorations de la qualité de l’eau, c’est ce qui a permis à la ville de Chambly, de Saint-Joseph-de-Sorel et de Saint-Anne-de-Sorel, d’offrir un « Grand Splash » avec la collaboration de Fondation Rivières.  Les tests d’eau effectués par Fondation Rivière ayant démontré que l’eau de la rivière Richelieu et du fleuve Saint-Laurent était propre à la baignade par temps sec à ces endroits.  Ces activités s’inscrivent dans une démarche d’accès à l’eau pour tous et de promotion de la baignade en eau libre.  Une belle activité par un été aussi chaud.

Qui dit baignade et accès à l’eau, doit inévitablement composer avec des conflits d’usages notoires.  La circulation motorisée sur la rivière étant malheureusement en porte-à-faux avec plusieurs activités non-motorisées et générant des situations nuisibles à la quiétude des riverains et à l’équilibre écologique de l’écosystème de la Richelieu.

Il nous apparaît clair au COVABAR, que des solutions doivent être envisagées.  C’est pourquoi, depuis 2017, nous avons supporté la demande de règlement de limitation de la vitesse sur la rivière, instaurée par les municipalités de Saint-Marc-sur-Richelieu, Saint-Antoine-sur-Richelieu, Saint-Denis-sur-Richelieu et Saint-Charles-sur-Richelieu.  L’actuel règlement proposé est d’ailleurs un compromis par rapport au règlement initial demandé.  Ce dernier proposant des limites de 10 km/h dans 4 segments de la rivière.

L’actuelle proposition protègera aussi les Îles Jeannotte et aux Cerfs, à la hauteur de Saint-Marc-sur-Richelieu et Saint-Charles-sur-Richelieu.  Ces îles sont un lieu protégé et propriété du ministère de l’Environnement, de la Lutte aux Changements climatiques, des Forêts et des Parcs (MELCCFP) et de Conservation de la nature Canada, puisque c’est une site d’alevinage du chevalier cuivré.  A-t-on besoin de rappeler que le chevalier cuivré est une espèce menacée propre à la rivière Richelieu qui fait l’objet d’une protection reconnue et légale?

Des évènements qui se sont déroulés en juin, ont démontré l’urgente nécessité qu’un règlement soit adopté.  Un groupe de fêtards ayant débarqué sur l’île avec leur équipement de sonorisation pour offrir un «party» à plusieurs dizaines de plaisanciers qui avaient eux aussi enfreint les bouées qui limitent le territoire navigable.  Et ce, en pleine période de fraie du chevalier cuivré.

Actuellement, sans règlement, les autorités ont des pouvoirs très limités pour intervenir.  C’est pourquoi, nous invitons toute personne qui a à cœur la protection de la rivière et qui désire un meilleur usage de la voie navigable, à manifester son appui au règlement. Pour envoyer vos commentaires, consultez le site de la Gazette officielle : https://gazette.gc.ca/rp-pr/p1/2023/2023-06-17/html/reg4-fra.html .

L’idée d’un règlement sur la rivière Richelieu, est à l’ordre du jour depuis 1999.  Mais jamais personne n’avait osé s’atteler à la tâche ardue qu’impose Transports Canada pour faire adopter un règlement.  C’est pourquoi, nous saluons le travail des 4 municipalités qui ont demandé le règlement ainsi que le support accordé par leur député M. Xavier Barsalou-Duval pour obtenir ce nouveau cadre règlementaire qui permettra d’améliorer les conditions d’utilisation de ce magnifique joyau qu’est notre belle rivière Richelieu. Aussi, conscient de la nécessité de trouver des solutions concertées pour l’avenir de la rivière Richelieu et mettre en valeur tout son potentiel, le COVABAR présentera à la fin de l’été un projet pour un Plan de cohabitation durable pour la rivière Richelieu.

Ce projet étalé sur 2 ans, réunira les différents acteurs qui participent au développement social, environnemental, culturel, touristique et économique de notre rivière.  Cette rivière qui est au cœur de la grande Montérégie et dont le bassin versant dessert plus de 60% de sa population.  Nous avons bien hâte de vous présenter ce projet.

Je conclurai ce « Mot du directeur général », en vous invitant à notre Assemblée générale annuelle, qui aura lieu jeudi le 13 juillet, à 19h00, à la Pointe Valaine, 85 rue Oxford, Otterburn Park.  Au plaisir de vous y rencontrer et je vous souhaite un bel été.

Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR