CHAMBLY– Après un petit retrait de la vie publique de 18 mois…retour hier soir pour votre humble serviteur au vénérable café-théâtre de Chambly qui, depuis 28 ans, fait le bonheur des émules de Molière, Shakespeare et autre Michel Tremblay.
Nouvelle déco dans le hall d’entrée et nouvelles têtes à la réception. Une chose est cependant demeurée intacte : l’énergie des comédiens qui en sont pour la majorité à une première expérience sur les planches et… la fidélité des spectateurs.
Hier soir, c’était salle comble pour la dernière représentation de «La clé du succès», une comédie légère écrite et mise en scène par Normand Trudeau, une pièce toute désignée à offrir en plein milieu de l’été.
Tous les ingrédients étaient réunis pour combler les attentes. Une histoire de quête d’héritage et de succession dans le milieu de la mafia québécoise.
La famille du mafieux défunt Paul Tremblay, qui se prenait pour un Italien, laisse dans le deuil son épouse Anna Gambini, son chauffeur Tony, son fils Vito, sa bru Josée, sa bonne Ginette et sa vieille mère sénile.
Tous sont convoqués à la lecture du testament pour savoir qui prendra la succession de l’entreprise familiale et mettra la main sur les biens du défunt… La réponse réside dans la clé qui servira à ouvrir le coffre-fort pour connaître les dernières volontés du «parrain» contenues sur un document et pour certains de les falsifier à leur avantage.
Et on se doutera bien de la suite: chacun et chacune tentera de tirer la couverture de son bord et de comploter pour mettre la main sur la fameuse clé.
Des clans se formeront. On fera même appel à de l’aide extérieur, Gus le perceur de coffre-fort et Irma, une voyante…
Tout au long de cette course folle contre la montre, on apprendra l’infidélité de l’épouse du mafieux qui a pris le chauffeur comme amant, la turpitude manipulatrice de sa bru Josée, avide de pouvoir… des allées et venue de personnages colorés qui viendront pimenter l’histoire…
Chapeau à toute l’équipe de cette production. Leur énergie et leur entrain étaient palpables. Une mention spéciale à Anne-Marie Guay qui nous présenté une Mémé déjantée à souhait qui a fait rire la salle à plusieurs reprises. Jocelyn Cormier, qui a enfilé la peau de trois personnages avec une belle aisance.
À l’aube de son 30e anniversaire, le café-théâtre de Chambly persiste et signe à offrir du théâtre amateur de qualité, et ce à l’année. Une denrée rare au Québec.
Photos: André Corbeij ©